OBÉSITÉ : La fin d'un paradoxe ?

On a déjà parlé du “paradoxe de l’obésité” où l’obésité dans certains cas, peut apparaître comme un facteur de protection contre un pronostic cardiaque défavorable. Ainsi si de multiples études ont évalué les effets bénéfiques du contrôle et de la perte de poids sur le risque cardiovasculaire, d’autres ont révélé que des patients atteints de maladie coronarienne et à IMC faible présentent un risque relatif accru de mortalité cardiovasculaire vs des sujets obèses…Non seulement cette étude réaffirme, s’il le fallait, que l’obésité est un facteur majeur de risque cardiaque mais aussi que le paradoxe « d’être gros mais en forme » n’est applicable qu’à un tout petit nombre de patients obèses. Des conclusions non encore publiées, mais présentées lors de l’European Congress on Obesity, qui rappellent qu’entre autres facteurs, rien ne vaut le maintien d’un poids de santé.
Ces scientifiques de l'Université de Birmingham ont travaillé à partir des données de médecins généralistes portant au total sur 3,5 millions de patients pour préciser, selon les profils de poids, le risque de maladie cardiovasculaire dont de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC). Leur analyse s'est concentrée sur les patients à IMC >30 mais exempts de facteurs de risque associés à l'hypertension artérielle, au diabète ou à l'hyperlipidémie. L'objectif étant de vérifier si des personnes obèses mais « métaboliquement saines », avait un risque cardiovasculaire plus élevé que des personnes de poids normal (IMC de 18,5 à 24,9). L'analyse confirme :
-un risque bien accru de maladie cardiaque, d'AVC ou d'AIT et d'insuffisance cardiaque, par rapport aux participants ayant le poids recommandé ;
-cependant, ce risque n'est évidemment pas aussi élevé que chez les personnes obèses souffrant également de diabète, d'HTA ou d'hyperlipidémie.
Précisément, sur les 3,5 millions de participants,
-21,9% étaient obèses,
-14,8% étaient obèses mais sans facteurs de risque supplémentaires
Ces personnes obèses mais sans facteurs de risque supplémentaires, vs participants de poids de santé, ont un risque accru de :
-50% de maladie cardiaque
-7% de maladie cérébrovasculaire
-X2 d'insuffisance cardiaque
Ces résultats sont à comparer aux taux de risque des participants obèses + à facteurs métaboliques : toujours par rapport aux participants de poids de santé, ces participants obèses + à facteurs métaboliques sont :
-2,6 fois plus susceptibles d'avoir une maladie cardiaque
-58% plus susceptibles d'avoir une maladie cérébrovasculaire
-3,8 fois plus susceptibles de subir une insuffisance cardiaque
-2,2 fois plus susceptibles d'avoir une maladie vasculaire périphérique
Ainsi, au final, les personnes obèses sans troubles métaboliques sont à risque cardiovasculaire plus élevé et, dans l'ensemble, on ne peut associer toute obésité, même « métaboliquement saine » à l'absence d'augmentation du risque cardiaque.
Lire aussi:
DIABÈTE: L'obésité fait à nouveau paradoxeRISQUE CARDIAQUE: Le paradoxe de l'obésité, pas toujours facteur de risque
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