OBÉSITÉ: Le cuivre, un agent de signalisation essentiel pour brûler les graisses
Le cuivre ralentit-il ou accélère-t-il la combustion des graisses ? Cette étude de l’Université de Californie- Berkeley décrypte le rôle crucial du cuivre dans la nutrition : il permet à la graisse de sortir des cellules graisseuses ou adipocytes et de se déverser dans le flux sanguin, pour être utilisée comme énergie. Le cuivre se révèle à nouveau, avec ces travaux présentés dans la revue Nature Chemical Biology, comme une molécule de signalisation majeure, pour la santé métabolique. Et cognitive.
Les petites quantités de cuivre essentielles pour la santé peuvent être apportées par certains aliments dont les huîtres, le foie, les haricots ou encore les noix. Cependant, sur les effets du cuivre sur le métabolisme, les études sont contradictoires : certaines suggèrent que le cuivre stimule la combustion des graisses, d'autres qu'il la freine. Enfin quelques études suggèrent qu'en ce qui concerne le cerveau et la santé cognitive, il en faut ni trop, ni trop peu.
Sans suffisamment de cuivre, la graisse s'accumule dans les cellules graisseuses sans être utilisée, elle est donc stockée. Le cuivre régule un signal qui active les cellules graisseuses, explique le Dr Chang, chercheur au Berkeley Lab. Jusqu'ici, ajoute-t-il on avait principalement documenté la signalisation via le sodium, le calcium et le potassium. Le cuivre est comme une quatrième lettre à l'alphabet, en termes de composés métalliques qui contribuent de manière importante à la signalisation cellulaire. Pour découvrir comment intervient le cuivre dans le métabolisme des graisses, les chercheurs ont travaillé sur des souris génétiquement modifiées pour présenter des symptômes similaires à ceux de la maladie de Wilson, une maladie humaine rare, caractérisée par une dérégulation des niveaux de cuivre, et, fréquemment sa surcharge à des niveaux toxiques dans le foie. Dans cette pathologie, les cellules graisseuses sont gonflées de graisse. Cette surcharge s'accompagne de niveaux anormalement faibles d'acides gras ou de lipides dans le sang.
· Chez ces souris modèles de la maladie de Wilson, la lipolyse est bloquée, les cellules adipeuses sont incapables de « brûler les graisses ».
Ø L'apport de cuivre permet de relancer la combustion des graisses, avec l'aide d'une seconde molécule « AMP cyclique » (AMPc) qui va activer les enzymes qui décomposent les molécules de graisse.
· Une autre enzyme (phosphodiestérase 3 ou PDE3) bloque l'AMPc, probablement pour éviter la dégradation des graisses quand elle n'est pas nécessaire.
Un nouveau rôle pour le cuivre dans le métabolisme, un rôle clé dans tout le corps : Le même Dr Chang avait déjà montré dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine (PNAS) que le cuivre est une molécule de signalisation clé dans le cerveau. Les rôles décrits comme similaires du cuivre dans la régulation des cellules nerveuses et la combustion des graisses mettent en évidence le rôle clé du système neurologique, en particulier du cerveau, dans les maladies du métabolisme et du système immunitaire, comme l'obésité et l'inflammation.
Penser à l'obésité comme une maladie neurologique ? Une vision possible, qui vient s'ajouter au concept plus étroit de maladie métabolique, en raison des connexions entre le tissu adipeux et le cerveau.
Pas de supplémentation en cuivre, avertissent néanmoins les auteurs, trop de cuivre peut conduire à des déséquilibres dans d'autres minéraux essentiels, dont le zinc, par exemple. Cependant, les recherches se poursuivent sur les rôles du cuivre, dans le cerveau et dans le métabolisme des graisses.
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