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OBÉSITÉ : Pour ou contre une nouvelle définition ?

Actualité publiée il y a 1 jour 6 heures 42 min
PLoS Global Public Health
La prévalence de l'obésité ne serait plus du tout la même, si l’on se référait à de nouveaux critères (Visuel Adobe Stock 437377858)

La prévalence de l'obésité ne serait plus du tout la même, si l’on se référait à de nouveaux critères. Critères que propose et précise cette équipe d’épidémiologistes et de médecins de l’Université Emory (Atlanta) dans la revue PLoS Global Public Health. Cette étude intervient dans un contexte où le critère IMC généralement pris en compte pour le diagnostic de l’obésité est de plus en plus largement discuté.

 

L’auteur principal, le Dr Rodrigo M. Carrillo-Larco, professeur de santé publique mondiale à l'Université Emory, précise que « l'obésité est un problème grave et les définitions que nous utilisons ont des implications pour le traitement clinique, les dépenses de santé, la surveillance des maladies et la sensibilisation des populations. Il est donc important de comprendre l'impact d'une nouvelle définition sur la prévalence de l'obésité ».  

 

Il s’agit de la première étude multinationale portant sur une proposition de modification de la définition de l'obésité, prenant en compte des facteurs de santé autres que la taille, le poids, ou l’IMC, un marqueur de santé déjà remis en question. L’équipe observe qu’avec cette nouvelle définition, la prévalence de l'obésité diminuerait significativement, ce qui soulève cependant de grandes inquiétudes car cela pourrait considérablement entraver la prévention et la détection précoce de problèmes de santé graves.

 

Cependant, la recherche rappelle aussi l’existence de ces paradoxes de l’obésité, soit ces situations cliniques particulières où l’obésité n’est plus un facteur de risque.

 

L'étude, menée par un consortium de chercheurs des universités Emory, Johns Hopkins (Baltimore), du Queensland (Australie), du Zhejiang (Chine) et Cayetano Heredia (Pérou) estime la prévalence de l’obésité avec de nouveaux critères :

 

  • la présence d'au moins un problème de santé préexistant au diagnostic d’obésité (dont le diabète, l'hypertension ou un taux de cholestérol élevé).
  • L’analyse de données de prévalence de l'obésité préclinique et clinique selon les critères d'IMC de 142.250 participants de 56 pays, et l’estimation de ces prévalences avec les nouveaux critères proposés, révèle que :
  • lorsque les comorbidités préexistantes incluses dans les critères, la prévalence de l’obésité diminue de manière significative et dans certains pays de plus de 50 % ;
  • cela suggère aussi que dans de nombreux cas, l’obésité « théorique » ne s’accompagne pas de comorbidités ;
  • cette baisse de prévalence varie fortement selon le pays et le sexe.

 

Quelle légitimité de cette nouvelle définition ? Si cette définition, qui inclut au moins une comorbidité, semble plus conforme, les auteurs appellent tout de même à la prudence car la modification même de la définition de l’obésité au niveau international entraînerait des défis considérables en termes de mesure, d'équité et de mise en œuvre.

Cela pourrait contribuer pour les personnes qui ne seraient plus considérées comme obèses, à un faux sentiment de sécurité et de "bonne" santé.

Enfin, la baisse de prévalence serait dans une certaine mesure artificielle : ce n'est pas parce que de nombreuses personnes ayant un IMC élevé ne présentent pas de comorbidités supplémentaires, que leur risque de complications diminue.

 

Il importe d’une certaine manière que ces personnes « restent dans la cible » pour bénéficier de conseils en matière de soins préventifs, continuer à adopter une alimentation saine et continuer à s'efforcer de retrouver un poids de santé.


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