Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

IMC : Définitivement un mauvais marqueur de santé

Actualité publiée il y a 1 jour 43 min 33 sec
The Annals of Family Medicine
L’IMC ne permet pas de prédire le risque de décès futur (Visuel Adobe Stock 94716982)

De nombreuses études remettent en question la fiabilité et la valeur prédictive de l’indice de masse corporelle (IMC), y compris pour évaluer la sévérité d’une obésité. Cette équipe d’endocrinologues et d’épidémiologistes de l’Université de Floride apporte de nouveaux arguments à cette remise en question et souligne, dans les Annals of Family Medicine, que l’IMC ne permet pas de prédire le risque de décès futur, ce qui suggère que ce principe est bien erroné.

 

L’auteur principal, Arch Mainous, chercheur et professeur à l’Université de Floride, relève : « L'IMC est une mesure de routine que nous prenons en complément des signes vitaux traditionnels. Nous l'utilisons pour dépister un problème de composition corporelle, mais il n'est pas précis contrairement aux signes vitaux ».

 

L'IMC est calculé à partir de la taille et du poids, c’est le poids divisé par la taille au carré. Mais la mesure ne peut pas faire la distinction entre la masse musculaire et la masse grasse, elle ne fournit qu’une indication indirecte.

 

L'étude est menée à partir des données de l'Enquête nationale sur la santé et la nutrition (NSH), précisément sur les données de 4.252 participants, un échantillon représentatif de la population américaine. Cependant, ses résultats peuvent être élargis aux populations des pays riches. Les données d'IMC et d'impédance bioélectrique ont été analysées en prenant en compte les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, l'origine ethnique et le revenu. L’analyse conclut que :

 

  • une mesure directe de la masse grasse à l'aide d'un appareil relativement peu coûteux qui mesure la résistance des tissus corporels à un faible courant électrique ou impédance bioélectrique est bien plus précise ;
  • les participants présentant une masse grasse élevée, mesurée directement par impédance bioélectrique présentent un risque accru de 78 % de mortalité prématurée toutes causes vs les participants avec masse grasse dans la norme au cours des 15 années de suivi ;
  • ces participants présentant une masse grasse élevée encourent également un risque environ 3 fois et demie plus élevé de décès de cause cardiovasculaire ;
  • l'IMC se révèle globalement peu fiable dans la prédiction du risque futur :

  • aucune association statistiquement significative n’est relevée avec le risque de mortalité à 15 ans, quelle que soit la cause, y compris la maladie cardiovasculaire.

 

Finalement, les auteurs exhortent leurs collègues à abandonner l'IMC comme mesure standard de la composition corporelle et à prendre en compte une mesure de la masse grasse.

 

« Cette étude change la donne » : l'utilisation de l'IMC comme seul marqueur de santé n'est pas étayée par des preuves solides.


Plus sur le Blog Obésité

Autres actualités sur le même thème