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SCLÉROSE en PLAQUES : Quand l’obésité vient s’ajouter

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry
Le retour à un poids santé peut contribuer à améliorer les résultats cliniques chez ces patients (Visuel Adobe Stock 123383166).

Souffrir d’obésité au moment du diagnostic de sclérose en plaques (SEP) est lié à des niveaux d'invalidité présents et futurs bien plus élevés, souligne l’équipe de l’University Hospital Münster (Allemagne). Les chercheurs qui publient leurs conclusions dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, suggèrent également que le retour à un poids santé peut contribuer à améliorer les résultats cliniques chez ces patients.

 

L'obésité pendant l'enfance et l'adolescence est déjà associée à un risque accru de SEP, indépendamment d'autres déclencheurs environnementaux. Jusqu’à cette étude, il n'était pas clair qu’un excès de poids puisse entraîner une progression plus rapide du handicap après le diagnostic. Cette nouvelle étude confirme que « porter un excès de poids » lors d'un diagnostic de SEP est associé à de moins bons résultats et qu'une gestion dédiée de l'obésité devrait être mise en œuvre à long terme chez ces patients diagnostiqués avec la SEP.

Vers une gestion dédiée de l'obésité ?

L’étude a suivi 1.066 participants atteints de SEP récurrente-rémittente participant à la cohorte allemande NationMS. 29,5 % soit 315 participants étaient des hommes jeunes, âgés en moyenne de 33 ans. Au moment du diagnostic de SEP, 159 patients, soit 15 % souffraient d’obésité avec un IMC supérieur à 30. Des comorbidités de l'obésité (diabète de type 2, hypertension artérielle) ont également été signalées chez 68 patients (un peu moins de 6,5 %). Les niveaux d'incapacité des participants ont été évalués tous les 2 ans pendant 6 ans au total, à l'aide de l'échelle EDSS (Expanded Disability Status Scale), allant de 0 à 10. L’analyse constate que :

 

  • l'obésité au moment du diagnostic n'est pas associée à une augmentation du taux de rechute annuel ou à une plus grande accumulation de lésions nerveuses, comme on le voit sur les IRM cérébrales, au cours de la période de surveillance de 6 ans ;
  • en revanche, les niveaux d'incapacité sont plus élevés au moment du diagnostic et lors de chacune des évaluations suivantes, même après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe et le tabagisme ;
  • le développement des différents stades d'invalidité est beaucoup plus rapide chez les participants obèses ;
  • les participants obèses atteignent un score à l'EDSS de 3 en moins de 12 mois en moyenne vs 18 mois pour les participants à poids de santé ;
  • les participants obèses sont également plus de 2 fois plus susceptibles d'atteindre « l'EDSS 3 » dans les 6 ans, quel que soit le type de traitement suivi ;
  • Il est important de noter que le surpoids (IMC de 25 à 29,9) au moment du diagnostic n'est pas significativement associé à une invalidité plus élevée alors ou ultérieurement, ou à un risque accru d'atteindre un score EDSS de 3 après 6 ans.

 

Cette étude d'observation n’établit pas de relation de cause à effet et l'IMC n'a été évalué qu'une seule fois à l’inclusion. Cependant, de précédentes recherches ont déjà établi un lien entre l’obésité et une réduction de la matière grise cérébrale.

 

« Cette découverte selon laquelle l'obésité, mais pas le surpoids chez les patients atteints de SEP, est associée à de moins bons résultats suggère un effet de seuil de la masse corporelle sur l'accumulation des incapacités dans la SEP », soulignent les auteurs.

L'obésité est un facteur de risque modifiable.

Ces données suggèrent qu'une gestion dédiée de l'obésité devrait être explorée pour sa capacité probable à améliorer les résultats cliniques des patients obèses diagnostiqués avec la SEP.

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