OVAIRES POLYKYSTIQUES : Testostérone maternelle et force musculaire chez l’enfant

Cette recherche, menée par des équipes de pédiatres de l'Hôpital universitaire d'Odense et de l'Université du Danemark du Sud, présentée au Congrès de l’European Society of Paediatric Endocrinology (ESPE) et de l’European Society of Endocrinology (ESE), révèle que les garçons nés de mères atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou qui présentent des taux de testostérone élevés au troisième trimestre de grossesse, sont plus susceptibles d'être moins actifs physiquement à l'âge de 7 ans. En cause, les niveaux de testostérone chez la mère, qui apparaissent ici corrélés à l'activité physique et à la force musculaire chez l'enfant.
Les chercheurs notent que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection ovarienne fréquente qui touche environ 13 % des femmes en âge de procréer.
Leur démonstration est effectuée à la fois pour les garçons nés de mères atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), et si chez les filles, ici à l’âge de 7 ans, un taux maternel de testostérone élevé pendant la grossesse n’est pas directement associé à l’activité physique, il l’est significativement à la force musculaire : ces filles présentent en effet une force musculaire plus faible.
Le rôle clé de la testostérone maternelle (et du SOPK) dans le développement de l’enfant
L'exposition prénatale à la testostérone – la principale hormone sexuelle masculine – est nécessaire au développement fœtal et affecte non seulement le développement neurologique mais aussi la force musculaire de l’enfant, plus tard dans la vie. Pendant la grossesse, les taux de testostérone augmentent et de manière similaire chez les mères qui portent un garçon ou une fille. Ces taux sont en revanche plus élevés chez les femmes atteintes du SOPK.
- La même équipe avait précédemment montré que les enfants de 5 ans ont une force de préhension plus faible lorsque leurs mères présentent un taux de testostérone élevé au cours du troisième trimestre et qu'une exposition prénatale à des taux de testostérone plus élevés est associée à une masse grasse plus importante chez les garçons de 7 ans.
L’étude analyse les taux de testostérone de 695 femmes enceintes, atteintes ou non du SOPK, au cours du troisième trimestre et rapproche ces données de l'activité physique -évaluée par accéléromètre- et la force musculaire de leurs 695 enfants, à l’âge de 7 ans. L’analyse constate que :
- les garçons nés de mères atteintes du SOPK sont alors moins actifs physiquement, que ceux nés de mères non atteintes du SOPK ;
- cette association entre testostérone maternelle et faible activité physique chez les garçons n'apparaît pas liée au poids de naissance ni à l'indice de masse corporelle (IMC) maternel avant la grossesse ;
- les filles exposées à des taux de testostérone plus élevés in utero présentent quant à elles une force musculaire plus faible à l'âge de 7 ans.
« Les problèmes de santé maternels antérieurs à la grossesse, comme le SOPK, peuvent avoir un impact transgénérationnel sur l'activité physique des garçons. Cette réduction de l'activité peut ensuite augmenter le risque d'obésité et de maladies cardiovasculaires ».
Prochaine étape : les chercheurs vont évaluer si ces enfants, exposés au SOPK et à des taux de testostérone plus élevés in utero, continuent à avoir une activité physique réduite à l'adolescence, avec des risques associés, comme l'obésité, l’hypertension artérielle et le diabète de type 2.
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