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PARENTALITÉ: Les enfants de pères gays vont très bien, merci

Actualité publiée il y a 8 années 5 mois 2 semaines
PAS 2016 Meeting

Il existe peu d’études sur le développement d’enfants de pères gays en comparaison d’enfants de couples hétérosexuels. Cette enquête d’une équipe de la Tufts University School of Medicine (Boston), présentée à la Réunion annuelle des Pediatric Academic Societies, confirme l'absence de différence, en évaluant, à travers plusieurs critères, le bien-être de ces enfants, élevés par deux pères gays. Un bien-être similaire à celui des autres enfants. Reste la question de la stigmatisation.

Aux Etats-Unis, la Cour suprême a affirmé en 2015 le droit au mariage « pour tous » et ouvert un accès accru à l'adoption aux personnes et aux couples homosexuels. Il a déjà été établi, écrivent les auteurs, que les enfants élevés par des parents lesbiennes vont réussir tout aussi bien dans des domaines affectif, scolaire, social et professionnel. Cette enquête a porté sur les enfants élevés par deux hommes et, précisément 31.000 couples d'hommes qui élèvent des enfants de moins de 18 ans aux États-Unis. Au-delà d'une évaluation du bien-être de l'enfant, l'objectif de l'étude était aussi de mieux comprendre comment les hommes gays font le choix de devenir parents et quelles expériences de la stigmatisation ils peuvent rencontrer.


Les chercheurs ont effectué un sondage en ligne diffusé par les réseaux sociaux et des sites favorables aux parents gays. Ils ont repris pour cette enquête, le questionnaire d'une grande étude nationale, la National Survey of Family Growth (2006-2010) menée sur un échantillon représentatif de foyers à parents hétérosexuels. Finalement, les chercheurs ont obtenu des réponses de 732 pères homosexuels vivant dans 47 états des États-Unis.

- 36% des enfants étaient nés dans le contexte d'une relation hétérosexuelle,

- 38% avaient été adoptés,

- 14% avaient été adoptés avec l'aide d'une mère porteuse.

· Parmi les pères divorcés, de nombreux pères, soit 33%, font état des obstacles rencontrés pour obtenir la garde partagée,

· Parmi ceux qui ont adopté, 41% font également état de difficultés, 18% quand c'est avec l'aide d'une mère porteuse.

· Globalement, l'expérience de la stigmatisation chez ces pères est fréquente, déclarée par 20 à 30% des pères gays répondants (selon l'expérience). Cette stigmatisation est le fait de membres mêmes de la famille, des voisins et/ou des institutions religieuses. Et un enfant sur 3 de pères gays, connait la même épreuve, de la part de leurs pairs et/ou dans les institutions religieuses.

· Sur les moments partagés avec les enfants, l'enquête ne révèle aucune différence dans les activités parentales (lecture, alimentation, promenades…) chez les familles « gays » vs les familles hétérosexuelles (tels que rapportés via l'enquête National Survey of Family Growth).

· Les niveaux de bien-être des enfants, évalués par le Strengths and Difficulties Questionnaire (utilisé également pour la National Survey of Family Growth) s'avère similaire chez les enfants de de pères gays vs de couples hétérosexuels : précisément,

· 88% des pères gays répondants déclarent que leur enfant n'est ni malheureux ni déprimé, vs 87% pour l'échantillon « hétérosexuel »,

· 72% des pères gays répondants déclarent ne pas s'inquiéter pour leur enfant, 75% en population générale.

Ainsi, il n'existe aucune différence de relation parent-enfant du moins dans les activités partagées et de bien-être des enfants, en comparaison des enfants de parents hétérosexuels. Le principal obstacle à lever, on l'aura compris, est la stigmatisation, dont les enfants de pères gays, et leurs pères sont fréquemment victimes. L'auteur principal, le Dr Ellen C. Perrin, explique que cette stigmatisation qui fait obstacle aux efforts des hommes gays à accéder à la parentalité souligne la nécessité de protections sociales et juridiques pour ces familles.

Bref, des données qui ajoutent à la preuve que les enfants de parents de même sexe font aussi bien dans tous les domaines que les enfants de parents hétérosexuels.


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