PARKINSON : L’édition du génome identifie une combinaison de gènes clés

L’édition du génome qui permet de tester la fonction associée à l’expression de chaque gène en particulier trouve ici son application dans la compréhension de la maladie de Parkinson. La technologie CRISPR permet ici d’identifier de nouveaux gènes clés de la maladie de Parkinson. Ces travaux de généticiens et neuroscientifiques de l’Université Northwestern, publiés dans la revue Science, ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour la maladie de Parkinson mais aussi à de nombreuses maladies neurodégénératives apparentées.
Plus de 10 millions de personnes dans le monde vivent avec la maladie de Parkinson et c’est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. Une question demeure cependant : pourquoi certaines personnes porteuses de variants pathogènes connus pour augmenter le risque de développer la maladie, la développent alors que d'autres, également porteuses de ces variants, ne la développent pas. La théorie dominante suggère que d'autres facteurs génétiques pourraient être en cause.
C’est l’objet de cette recherche qui exploite ainsi l’édition du génome pour identifier un nouvel ensemble de gènes et de voies cellulaires jouant un rôle clé dans le développement de la maladie.
Cibler simultanément plusieurs voies clés pour traiter la maladie
L’étude examine, à l’aide de la technique « CRISP » systématiquement chaque gène du génome humain. En pratique, la méthodologie consiste à inactiver chacun des gènes humains codant pour des protéines dans les cellules et identifier ceux qui sont importants pour la pathogenèse de Parkinson. Cet examen révèle que :
-
une combinaison de facteurs génétiques, précisément 16 protéines, nommées « Commander »
est en cause dans le développement de maladies comme la maladie de Parkinson ;
- ces protéines s'associent pour jouer un rôle jusqu'alors méconnu dans le transport de protéines spécifiques vers le lysosome, une partie de la cellule qui agit comme un centre de recyclage, décomposant les déchets, les anciens fragments cellulaires et autres substances indésirables ;
- ces variants de perte de fonction dans les gènes Commander sont donc identifiés chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, vs celles exemptes de la maladie.
L’un des auteurs principaux, le Dr Dimitri Krainc, directeur du département de neurologie de la Feinberg School of Medicine de l'Université Northwestern, en conclut : « il faudra donc envisager le ciblage thérapeutique de plusieurs voies clés pour traiter la maladie ».
Des biomarqueurs prometteurs ? Ces nouveaux gènes et facteurs génétiques identifiés constituent en effet une signature de prédisposition à la maladie.
De nouvelles cibles médicamenteuses pour améliorer la fonction lysosomale ? Le dysfonctionnement lysosomal, ou dysfonctionnement du système de recyclage cellulaire, est une caractéristique fréquente de plusieurs maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson. Cette étude révèle que le complexe Commander joue un rôle important dans le maintien de la fonction lysosomale, suggérant que les médicaments améliorant le fonctionnement des protéines Commander pourraient donc améliorer le système de recyclage cellulaire.
« Il reste » à déterminer l'ampleur du rôle du complexe Commander dans d'autres maladies neurodégénératives caractérisées par un dysfonctionnement lysosomal. Cependant, dans ce contexte, les médicaments ciblant Commander pourraient venir compléter d'autres traitements de la maladie de Parkinson- ou d’autres maladies neurodégénératives.
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