PERTE MUSCULAIRE, SARCOPÉNIE : Une petite protéine qui pourrait l’éviter ?

Avec le vieillissement des populations, la perte musculaire liée à l’âge devient un fardeau croissant de santé publique avec son cortège de perte de mobilité, de chutes, de fractures et de perte d’autonomie. Mieux décrypter les voies moléculaires qui mènent, avec l’âge, à la sarcopénie, répond donc à un immense besoin. Cette équipe de biologistes du Germans Trias i Pujol Research Institute (IGTP, Catalogne) identifie une protéine dont l’inhibition, ou le déficit, déficit améliore la fonction musculaire et la régénération musculaire au cours du vieillissement.
On estime ainsi que près d'un quart de la population mondiale aura plus de 65 ans d'ici 2050, ce qui aura un impact social et économique important », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Mònica Suelves : « Le maintien de la masse et de la fonction musculaires est essentiel pour assurer un vieillissement en bonne santé. Cependant, les traitements disponibles pour prévenir ou inverser la sarcopénie restent très limités ».
La sarcopénie est caractérisée par la perte progressive de masse et de fonction musculaires associée au vieillissement avec des conséquences lourdes sur la qualité de vie des personnes âgées. La recherche démontre que l'absence de HDAC11 réduit l'atrophie ou la perte musculaire, préserve le réservoir de cellules souches musculaires, diminue les altérations des jonctions neuromusculaires et favorise la régénération musculaire.
De plus, au niveau métabolique, les muscles déficients en HDAC11 présentent une meilleure oxydation des acides gras et une composition lipidique plus favorable.
L’étude menée précisément par des chercheurs du Groupe de recherche neuromusculaire de Badalona (GRENBA) à l'Institut (IGTP) identifie puis documente la fonction de protéine HDAC11, une enzyme impliquée dans la régulation cellulaire, comme nouvelle cible thérapeutique potentielle pour le traitement de la sarcopénie. Ces travaux révèlent :
- chez la souris modèle de vieillissement et de sarcopénie, que
le déficit en HDAC11 réduit la perte de masse musculaire,
favorise la régénération musculaire après une blessure et améliore la fonction musculaire globale ;
L’étude apporte une nouvelle compréhension des mécanismes biologiques de la perte musculaire liée à l'âge et propose une nouvelle stratégie thérapeutique pouvant contribuer au vieillissement en bonne santé. Elle illustre aussi l’importance de la recherche en géroscience, un domaine émergent qui étudie les mécanismes biologiques du vieillissement et des maladies associées et permet d'identifier les facteurs moléculaires qui accélèrent ou ralentissent le vieillissement.
De manière « plus pratique », ces résultats suggèrent que l'inhibition sélective de HDAC11, pour laquelle des composés spécifiques ont déjà été développés, pourrait constituer une nouvelle stratégie prometteuse pour ralentir le déclin musculaire lié à l'âge et favoriser un vieillissement en meilleure santé.
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