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PFAS et PFOS : Autant dans 1 poisson d'eau douce que dans 1 mois de consommation d’eau

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 2 semaines
Environmental Research
Le composé chimique identifié aux concentrations les plus élevées dans les poissons d'eau douce est le PFOS, il représente les ¾ des détections de PFAS (Visuel Adobe Stock 14746873)

Depuis des années, les experts de l’Environmental Working Group (EWG), une organisation scientifique à but non lucratif, alertent sur les risques associés aux PFOS, un type de PFAS largement présent dans notre environnement et en particulier dans nos aliments. Ainsi, les PFAS ou « produits chimiques éternels » dont les PFOS (acide perfluorooctanesulfonique ) sont retrouvés à des niveaux très élevés dans les poissons d'eau douce. Alors que ces poissons constituent une part de l’alimentation de nombreuses communautés rurales, ces scientifiques de Washington alertent : une seule portion de ces poissons équivaut à la consommation d’un mois d'eau potable avec des niveaux "habituels" de SPFO.

 

Les PFAS sont une classe de produits chimiques synthétiques, utilisés et présents dans les produits ménagers, les ustensiles de cuisine et les emballages alimentaires mais aussi les produits d’hygiène et de soin, comme les shampooings, le fil dentaire ou encore les cosmétiques. Ainsi, « tout le monde » est exposé régulièrement et à long terme aux PFAS et on estime que plus des deux tiers des habitants des pays riches y sont exposés.

Ces produits chimiques dits « éternels » -car ils ne se dégradent jamais dans l'environnement- contaminent l'eau potable, le sol, l'air, les aliments et de nombreux produits de consommation et du quotidien. Ils pénètrent également dans le système alimentaire par le biais de poissons vivant dans des eaux contaminées.

Même à de faibles niveaux dans le sang, la recherche a montré que les PFAS peuvent avoir des effets néfastes sur la santé dont des cancers, des troubles cardiovasculaires, le dysfonctionnement endothélial, le stress oxydatif et l’hypercholestérolémie.

 

Les PFOS ou acides perfluorooctanesulfoniques, toxiques pour les organismes aquatiques, font partie des PFAS et sont également documentés comme nocifs en cas d'ingestion et d’inhalation, cancérigène, nocif pour le fœtus et les bébés allaités et pouvant entraîner de graves effets pour la santé, en cas d'expositions répétées ou prolongée.

Une seule portion de poisson de rivière par an

équivaut à ingérer de l'eau contenant des PFOS à 48 parties par milliard (ppt) pendant un mois

 

L’étude qui a analysé les données de plus de 500 échantillons de filets de poisson collectés (aux États-Unis) dans le cadre des programmes de surveillance sanitaire, révèle que :

 

  • le niveau médian de PFAS total dans les filets de poisson était de 9.500 nanogrammes (ng) par kilogramme (kg), avec un niveau médian de 11.800 ng par kg dans certains lacs ;
  • les concentrations médianes de PFAS dans les poissons d'eau douce sont 280 fois plus élevées que celles jamais détectées dans certains poissons vendus dans le commerce ;
  • la consommation d'une seule portion de poisson d'eau douce équivaut à une exposition au PFAS similaire à l'ingestion de poisson acheté en magasin tous les jours pendant un an.

 

Mise en garde contre la consommation de poisson pêché en eau douce : les très nombreuses personnes en zone rurale qui pêchent et consomment du poisson d'eau douce, risquent de présenter des niveaux alarmants de PFAS dans leur corps, conclut l’auteur principal, David Andrews, expert de l’EWG et auteur principal de l'étude ;

 

  • le composé chimique identifié aux concentrations les plus élevées dans les poissons d'eau douce est le PFOS, il représente les ¾ des détections de PFAS.

 

Quelles conséquences pour la santé ? La consommation de poisson d'eau douce contaminé par le SPFO peut entraîner une augmentation significative et « éternelle » des taux sériques sanguins du composé, avec des risques à vie pour la santé. Ainsi, de très faibles doses de PFAS dans l'eau potable ont été associées à l’immunosuppression, à la réduction de l'efficacité des vaccins et un risque accru de certains cancers, à l’augmentation du cholestérol, à des troubles de la reproduction et d'autres problèmes de santé…

Et même une consommation très occasionnelle de poisson d'eau douce peut augmenter la concentration de SPFO à des niveaux dangereux dans le corps.

 

Alerte aussi pour le grand-public : « ces PFAS ne disparaissent pas lorsque les produits contaminés sont jetés ou rincés ". Les méthodes d'élimination des déchets les plus courantes laissent passer cette pollution environnementale supplémentaire.

Les poissons d'eau douce restent une source importante de protéines pour de nombreuses personnes, et la contamination par les PFAS menace ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter du poisson dans le commerce.

 

En conclusion, le Groupe d’experts appelle à une réglementation stricte des « produits chimiques éternels » PFAS et à de nouvelles recommandations nutritionnelles permettant de réduire leur apport par ingestion alimentaire. Plus largement, la contamination généralisée des poissons dans les lacs et les rivières souligne l’urgence de mieux gérer les rejets industriels de ces composés toxiques. Aux Etats-Unis, l’Agence FDA teste jusqu'à 40 composés PFAS dans les poissons, ainsi que dans les eaux usées, les eaux de surface, les eaux souterraines, le sol, les biosolides, les sédiments et le liquide qui se forment lorsque les déchets se décomposent dans les décharges.

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