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PLACENTA ACCRETA : Le diagnostiquer à 100 % bien avant l’accouchement

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 3 semaines
Scientific Reports
Découverte d'une signature sanguine pour prédire le placenta accreta (Visuel Adobe stock 333803034)

Ces chercheurs du Brigham and Women's Hospital (BWH) identifient une signature sanguine pour prédire le placenta accreta, une complication de la grossesse caractérisée par un attachement trop solide du placenta au muscle de l’utérus. Cette identification de protéines de microparticules circulantes, marqueur du syndrome, documentée dans les Scientific Reports, va permettre via un prochain test sanguin de détection précoce, de réduire la morbidité et la mortalité maternelles associées.

 

Sur les près de 4 millions de naissances chaque année aux États-Unis, environ 50.000 sont touchées par des complications pouvant être mortelles, jusqu'à 900 entraînant un décès maternel au cours de l'accouchement. Une complication majeure, souvent mortelle, est le spectre du placenta accreta (PAS), qui constitue une menace à la fois pour la mère et le bébé. L’incidence du placenta accreta est estimée à 1 cas sur 2.500 grossesses et représente 80 % des cas de complications placentaires.

 

Le placenta accreta est caractérisé par un placenta trop fermement attaché au muscle utérin (myomètre). Le placenta increta est quant à lui complètement inséré dans le muscle utérin, le placenta percreta débordant même au-delà du muscle utérin jusqu’à toucher d’autres organes, comme la vessie.

 

Il existe 2 complications majeures : un accouchement anormal du placenta après la naissance et des saignements abondants. L'identification des cas d’anomalies placentaires avant l'accouchement permet de réduire et de se préparer à de telles complications.

 

Diagnostiquer la complication placentaire dès le 2è trimestre de grossesse

Actuellement, ces complications placentaires sont identifiées par des ultrasons (échographie), IRM et un tableau clinique prédictif, cependant ces différentes méthodes laissent passer entre 33 % et 50 % des cas qui sont ainsi non détectés avant l'accouchement.

 

L’étude avait pour objectif de développer un test ciblé pour prédire ces complications placentaires pendant la grossesse et donc avant l’accouchement, afin de mieux anticiper les conditions l'accouchement. L’étude de panels de protéines de microparticules circulantes (CMP) chez les femmes enceintes a permis à l’équipe de Boston d’identifier un ensemble de 5 protéines circulantes prédictif du risque de complication placentaire. Les CMP sont de minuscules vésicules extracellulaires que les cellules utilisent pour communiquer entre elles et sont déjà largement étudiées dans d'autres disciplines car elles donnent un aperçu de la diaphonie cellulaire. L'équipe a entrepris d'étudier ces CMP à l'interface mère-fœtus, afin d’identifier un biomarqueur cliniquement signifiant.

 

« Le placenta accreta est un contributeur majeur de morbidité et de mortalité maternelles dans le monde », rappelle l’un des auteurs principaux, le Dr Hope Yu, médecin en médecine maternelle et fœtale au département d'obstétrique et de gynécologie du Brigham. « A ce jour, jusqu'à la moitié des cas ne sont pas détectés avant l'accouchement. Nos résultats vont permettre de réduire ce taux de détection à l'aide d'un nouveau test sanguin ».

 

L’étude, cas-témoins menée auprès de 35 patientes à complication placentaire et 70 patientes témoins, révèle :

 

  • dans les échantillons de plasma prélevés chez les participantes enceintes de 26 semaines, 5 protéines CMP qui distinguent les patientes à complications, des témoins ;
  • à 35 semaines de grossesse, 4 protéines CMP, qui distinguent les patientes à complication placentaire des témoins ;
  • au deuxième trimestre de grossesse, l'homéostasie du fer et la signalisation de l'érythropoïétine s’avèrent surreprésentées chez les participantes avec complication placentaire, ce qui traduit une fonction immunitaire anormale.

 

En conclusion, 5 protéines circulantes dans le plasma au cours du deuxième trimestre de grossesse constituent une signature prédictive fine de ces complications placentaires, bien avant l'accouchement. Si d’autres essais cliniques sont nécessaires pour valider l’application de cette signature sous forme de test sanguin, ces données marquent une étape vers une meilleure préparation de l’accouchement pour les femmes concernées, voire leur orientation en service ou centre d'accouchement spécialisés.

 

« C’est un pas de plus vers des soins prénatals proactifs et personnalisés », concluent les auteurs.


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