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PLAIES CHRONIQUES : Une nouvelle association thérapeutique relance la cicatrisation

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 2 jours
Advances in Wound Care
En incorporant un médicament inhibiteur de gènes dans un gel en vente libre, les chercheurs parviennent à réduire de moitié le délai de cicatrisation.

En incorporant un médicament inhibiteur de gènes dans un gel en vente libre, les chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine (New York) parviennent à réduire de moitié le délai de cicatrisation. Les données d’efficacité de cette nouvelle thérapie combinée, ici testée sur des souris, sont à paraître dans la revue Advances in Wound Care.

 

L’auteur principal, le Dr David J. Sharp, professeur de physiologie et de biophysique à Einstein résume ainsi les résultats : « Non seulement la cicatrisation des plaies a été plus rapide et plus complète, mais la régénération de la peau également, avec une bonne restauration des réseaux de collagène et des follicules pileux ». Selon les chercheurs, cette thérapie combinée pourrait réduire le fardeau considérable des plaies chroniques.

En réduisant les niveaux de FL2 dans les cellules de la peau, le FL2-siARNs aide les cellules à recouvrir et combler le site de la plaie beaucoup plus rapidement qu'elles ne le feraient normalement.

 

Des améliorations sans précédent dans le traitement des plaies : En 2015, le Dr Sharp et son équipe avaient identifié que l’enzyme, appelée fidgetine-like 2 (FL2), ralentissait la migration cellulaire vers le site de la plaie au cours du processus de cicatrisation. L’équipe avait lors suggéré que la réduction des niveaux de FL2 pourrait a contrario relancer la migration cellulaire et la ré-épithélialisation. Les chercheurs avaient donc développé de petits ARNs interférents (siRNA pour small interfering RNA) capables d’inhiber spécifiquement le gène qui code pour FL2. Lorsque les siRNAs étaient enfermés dans des nanoparticules et pulvérisés sur des plaies cutanées chez des souris, les plaies ainsi traitées cicatrisaient plus rapidement.

 

Une « cicatrisation humide » par siRNAs : dans cette nouvelle étude, l’équipe a optimisé le potentiel de cicatrisation des siRNAs en les associant à PluroGel, un gel protecteur qui garde les plaies humides et possède des propriétés antimicrobiennes lorsqu’il est appliqué sur des bandages et autres pansements. Les siRNAs sont enfermés dans des microparticules de collagène, une protéine naturelle qui libère facilement sa cargaison après être entrée en contact avec la peau.

 

La preuve d’efficacité de la combinaison FL2-siRNAs / PluroGel : la combinaison thérapeutique est ici appliquée à des souris modèles d’excisions cutanées ou de brûlures vs témoins (souris traitées avec PluroGel seul et souris traitées avec PluroGel + siRNAs ne ciblant pas FL2). Les plaies ont été traitées le jour de l'excision ou de la brûlure, puis 2, 4 et 6 jours plus tard. L’évaluation finale de la plaie a été effectuée 14 jours après la blessure. L’expérience montre que :

  • 4 jours après le traitement des plaies par excision, les plaies des souris des deux groupes témoins étaient presque 2 fois plus grandes que celles des souris traitées avec l'association FL2-siRNAs / PluroGel ;
  • plusieurs souris traitées par la thérapie combinée avaient également des follicules pileux sur le site de la plaie, alors qu'aucun n'a été observé chez les souris témoins ;
  • chez les souris traitées pour brûlures, à 14 jours, les plaies des souris des 2 groupes témoins sont plus larges d'un tiers que celles des souris traitées avec l'association FL2-siRNAs / PluroGel ;
  • les plaies de brûlure de toutes les souris traitées avec la combinaison FL2-siRNAs / PluroGel sont complètement refermées au jour 14 vs 25% à 30% des plaies des souris des groupes de contrôle.

 

 

La combinaison FL2-siRNAs plus PluroGel apparaît ainsi prometteuse : en réduisant les niveaux de FL2 dans les cellules de la peau, le FL2-siARNs aide les cellules à recouvrir et combler le site de la plaie beaucoup plus rapidement qu'elles ne le feraient normalement. Un mécanisme essentiel pour minimiser les cicatrices et éviter que la plaie ne devienne chronique. Enfin, en hydratant la plaie et en inhibant les microbes, PluroGel offre un atout supplémentaire à la cicatrisation.

 

L’équipe va demander prochainement l’autorisation de l’Agence américaine, la Food and Drug Administration pour commencer les essais cliniques chez l’Homme.

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