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POLLUTION : Elle embrouille aussi la cognition

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 1 semaine
The BMJ
La pollution de l'air peut augmenter le risque de démence (Visuel Adobe Stock 76195834)

POLLUTION de l’air, pollution de la cognition, avait déjà conclu cette étude publiée dans la revue Neurology. Mêmes conclusions, avec cette alerte lancée par une équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health qui révèle à quel point la pollution de l'air peut augmenter le risque de démence. Ces données, présentées dans le British Medical Journal, confirment l'urgence en Santé publique de propositions visant à renforcer la réglementation, notamment sur les microparticules de type PM2,5.

 

Plus de 57 millions de personnes dans le monde vivent actuellement avec une démence, et cette prévalence pourrait atteindre 153 millions d'ici 2050. On pense que jusqu'à 40 % des cas sont liés à des facteurs de risque modifiables, dont l'exposition aux polluants atmosphériques.

 

La méta-analyse, qui porte sur les études les plus récentes évaluant le lien entre la pollution de l'air et la démence, est la première à inclure des études basées sur la détermination active des cas et à évaluer ces études à l'aide d'un nouvel outil d'évaluation puissant des biais possibles. Elle pointe le rôle des particules fines de polluants atmosphériques (PM2,5) sur cette augmentation significative du risque de démence.

 

L’auteur principal, Marc Weisskopf, professeur d'épidémiologie et de physiologie environnementales commente : «  Il s'agit d'une étape importante dans la mise à disposition de données exploitables pour les organismes de réglementation et les cliniciens. Nos données peuvent être utilisées par ces organisations pour renforcer les limites d'exposition aux PM2,5 ».  

ROBINS-E a exclu les biais des études et permet ici des résultats fiables

L'étude est la première revue systématique et méta-analyse à utiliser le nouvel outil ROBINS-E (Risk of Bias In Non-Randomized Studies of Exposure), qui traite les biais dans les études environnementales de manière plus fine que les autres approches d'évaluation. L’analyse inclut également les études les plus récentes ayant pratiqué la « vérification active des cas », une méthode qui implique le dépistage de populations entières puis une évaluation de la démence chez chaque participant exempt de démence à l’inclusion.

 

L’équipe a passé en revue plus de 2.000 études et en a sélectionné 51 qui évaluaient cette association entre la pollution de l'air ambiant et la démence clinique. Toutes ces études étaient récentes, publiées au cours de ces 10 dernières années et toutes ont été évaluées pour les biais éventuels, avec ROBINS-E. 16 d'entre ont répondu aux critères de la méta-analyse. La majorité de la recherche portait sur les PM2,5, le dioxyde d'azote et l'oxyde d'azote étant les polluants les plus courants. 9 des études avaient pratiqué la détermination active des cas. Cette vaste analyse conclut que :

 

  • Il existe des preuves cohérentes d'une association entre les PM2,5 et la démence,

même lorsque l'exposition annuelle est inférieure aux normes annuelles actuelles des agences de l’environnement (notamment l’EPA) soit 12 microgrammes par mètre cube d'air (μg/m3) ;

  • parmi les études ayant pratiqué la vérification active des cas, l’analyse constate une augmentation de 17 % du risque de démence pour chaque augmentation de 2 μg/m3 d’exposition annuelle moyenne aux PM2,5 ;
  • il existe des preuves suggérant des associations entre la démence et l'oxyde d'azote (5 % d'augmentation du risque pour chaque augmentation de 10 μg/m3 de l'exposition annuelle) et le dioxyde d'azote (2 % d'augmentation du risque pour chaque augmentation de 10 μg/m3 de l'exposition annuelle) ;
  • l'association estimée de la pollution de l'air avec le risque de démence est plus faible que celle d'autres facteurs de risque, tels que l'éducation et le tabagisme. Cependant, en raison du nombre de personnes exposées à la pollution de l'air, les répercussions sur la santé en population générale pourraient être considérables.

 

« Compte-tenu du nombre massif de cas de démence, l'identification de facteurs de risque modifiables exploitables pour réduire ce fardeau peut avoir un impact personnel et sociétal considérable ».


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