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POLLUTION : Près des routes fréquentées, les taux de démence sont plus élevés

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 3 semaines
The Lancet

Cette étude est très importante car elle ajoute aux préoccupations concernant la pollution et la santé. Ce n’est pas la première étude à trouver cette association entre exposition à la pollution et risque accru de démence. En effet de précédentes recherches ont montré que par mini-AVC successifs, la pollution était responsable de dommages silencieux mais suffisants pour accélérer le vieillissement cérébral et accroître le risque de démence vasculaire. Cette étude canadienne précise le risque : selon ses conclusions, présentées dans le Lancet, les personnes qui vivent à moins de 50 mètres d'une route fréquentée ont un risque accru de 7% de développer la démence vs des personnes qui vivent à 300 mètres ou plus des axes routiers.

Les chercheurs du Public Health Ontario, de l'Institute for Clinical Evaluative Services, de l'Université de Toronto, de la Dalhousie University, de l'Oregon State University, Health Canada et de l'Harvard-Smithsonian Centre ont suivi tous les habitants de l'Ontario sur une période de 11 ans, soit 6,8 millions d'adultes pour évaluer précisément l'association entre l'exposition à la pollution liée à la circulation et la démence, mais aussi 2 autres maladies neurologiques, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Il s'agit bien d'une étude d'association qui ne prouve pas le lien de cause à effet, cependant, au vu des précédentes données, le lien est « scientifiquement possible », via toute une série de composés toxiques nocifs. Les chercheurs ont enregistré des diagnostics de démence et de maladie de Parkinson chez les participants âgés de 55 à 85 ans ainsi que les diagnostics de sclérose en plaques chez les participants âgés de 20 à 50 ans. A partir de leur code postal, les participants ont été répartis en groupes de population vivant à moins de 50 mètres, 50 à 100 mètres, 101 à 200 mètres, 201 à 300 mètres, ou plus des axes routiers. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles dont l'âge, le sexe, les maladies préexistantes et l'exposition aux polluants atmosphériques en utilisant des chiffres de voisinage pour l'oxyde nitreux (NO2) et les particules fines (PM2,5). Des données moyennes « de quartier » ont été utilisées pour qualifier le revenu moyen et l'accès possible à un neurologue. L'analyse constate que :


Dans cette étude, plus de la moitié des 6,8 millions de participants vivaient à moins de 200 mètres d'une grande route...

  • 243.611 participants ont développé une démence
  • 31.577 la maladie de Parkinson
  • 9.247 la SEP
  • Si aucun lien n'est identifié entre le lieu de vie et l'exposition à la pollution, et les risques de SEP et de « Parkinson », il existe bien une association avec le risque de démence.
  • Vivre à moins de 50 mètres d'un axe routie fréquenté est associé à un risque accru de 7% de démence,
  • entre 50 à 100 mètres, à un risque accru de 4%,
  • entre 101 mètres et 200 mètres à un risque accru de 2%,
  • vivre à plus de 200 mètres n'augmente pas le risque.
  • Les participant vivant en milieu urbain s'avèrent globalement plus à risque.
  • Les niveaux de pollution de l'air (NO2 et PM2.5) expliquent une partie des risques mais pas tous, précisent les auteurs.

Bref, il s'agit d'une image importante des effets de la pollution de la circulation sur le vieillissement cérébral. Et même si une augmentation de 7% du risque peut sembler faible, à l'échelle de l'ensemble de la population et en pleine « épidémie » de démence avec le vieillissement, cet effet modeste peut engendrer un énorme fardeau sanitaire.

January 4 2016 DOI: 10.1016/S0140-6736(16)32399-6 Living near major roads and the incidence of dementia, Parkinson's disease, and multiple sclerosis: a population-based cohort study

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