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PRÉÉCLAMPSIE : Ses effets durent plus de 10 ans après

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 1 semaine
JACC
Les femmes atteintes de troubles hypertensifs de la grossesse ont un risque d'hypertension artérielle (HTA) toujours plus élevé 10 ans plus tard (Visuel Adobe Stock 189874213)

Les femmes atteintes de troubles hypertensifs de la grossesse ont un risque d'hypertension artérielle (HTA) toujours plus élevé des années plus tard, conclut cette équipe de cardiologues de l'Université de Pennsylvanie (Philadelphie). Précisément, les femmes qui souffrent d'hypertension gestationnelle ou de prééclampsie ont un risque 2,4 fois plus élevé de développer une hypertension 10 ans et dans certains cas des dizaines d'années après leur grossesse, selon ces nouvelles données, publiées dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).

 

L’étude révèle également que plus de la moitié des participantes de l'étude répondaient aux critères d'au moins une hypertension de stade 1 mais n'avaient pas reçu de diagnostic formel, soulignant l'importance du dépistage de l’hypertension, chez les femmes enceintes. Car l’hypertension touche près de 20 % de toutes les femmes enceintes et est l’une des principales causes de décès maternel dans le monde. Ces patientes ayant ces antécédents et non diagnostiquées présentent bien à long terme un risque très accru de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC).

Chez ces femmes, la plupart des événements se développent 20 à 30 ans après la grossesse.

Ainsi, de nombreuses années après la grossesse, des femmes ayant développé une hypertension gestationnelle ou une prééclampsie asymptomatiques présentent, sans le savoir, toujours un risque cardiovasculaire accru et pourraient bénéficier de soins préventifs.

 

L’étude : les chercheurs évaluent ici la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire et des maladies cardiovasculaires chez des femmes avec et sans antécédents d’hypertension gestationnelle, environ 10 années avant. Les 135 participantes, dont 84 avec antécédents d’hypertension gestationnelle, ont subi une échocardiographie, une tonométrie artérielle et une dilatation médiée par le flux de l'artère brachiale, un examen qui permet d’évaluer la fonction endothéliale. L’analyse révèle que :

 

  • les patientes avec antécédents d’HTA présentent, donc 10 années plus tard, un risque 2,4 fois plus élevé de nouvelle hypertension vs celles sans antécédents (56 % vs 23,5 %) ;
  • 80 % des patientes avec antécédents d’HTA vs 60 % sans antécédents présentent une HTA de stade 1 ou de stade 2, 10 ans plus tard ;
  • parmi ces patientes, seules 39 % avec HTA antérieure avaient été formellement diagnostiquées avant d'être dépistées dans le cadre de l'étude ;
  • aucune association n’est cependant retrouvée entre de tels antécédents et d'autres facteurs de risque cardiovasculaires, comme le diabète ou l'obésité ;
  • aucune association n’est également retrouvée dans les mesures subcliniques non invasives du risque cardiovasculaire, dont les mesures de la structure ventriculaire gauche, de la contrainte longitudinale globale ou de la fonction endothéliale.

 

L’auteur principal, le Dr Lisa Levine, directeur du programme de prévention cardiaque et grossesse, à l'hôpital de Philadelphie, conclut que l'hypertension elle-même explique une grande partie du risque cardiovasculaire futur chez les femmes ayant des antécédents d’hypertension gestationnelle.

 

Bien qu'un risque accru d'hypertension après une hypertension gestationnelle ou une prééclampsie ne soit pas une découverte, l’étude révèle que le risque perdure parfois plusieurs dizaines d’années, après la grossesse et engage donc non seulement à sa détection au cours de la grossesse mais à une surveillance cardiovasculaire à long terme des femmes concernées.

 

De nouvelles interventions devront donc être développées pour améliorer la surveillance et les soins cardiovasculaires post-partum.

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