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STATINES : Un effet anticancéreux indépendant de l’effet hypolipémiant

Actualité publiée il y a 3 années 5 mois 2 semaines
eLife
Les statines peuvent réduire le risque de cancer via des mécanismes bien distincts du cholestérol (Visuel Adobe Stock 169866578)

On accorde de nombreux bénéfices collatéraux à cette classe d’hypolipémiant, dont des effets cardiovasculaires et anticancéreux déjà documentés. Cette équipe de l'Université de Cambridge apporte une meilleure compréhension de cet effet anticancéreux en décryptant le mécanisme sous-jacent. Ce faisant, l‘étude, présentée dans la revue eLife, révèle que les statines peuvent réduire le risque de cancer via des mécanismes bien distincts de ceux qui impliquent lou ciblent le cholestérol.

 

Les statines réduisent les niveaux de LDL-cholestérol, ou « mauvais» cholestérol, en inhibant une enzyme appelée HMG-CoA-réductase. Alors que de précédentes études ont déjà apporté des preuves convaincantes des effets bénéfiques des statines contre le risque cardiaque et de cancer, en décryptant précisément les mécanismes en cause cette nouvelle étude appelle, en pratique à...

…évaluer de toute urgence les bénéfices anticancéreux des statines

On sait néanmoins que les lipides, dont le cholestérol, jouent un rôle dans le développement du cancer, rappelle l'auteur principal Paul Carter, chercheur en cardiologie à l'Université de Cambridge, « cependant aucun essai n'a encore évalué précisément le rôle des statines dans la prévention du cancer. Ici, nous évaluons ces effets à partir de données génétiques ». C’est en effet l’étude des variantes génétiques qui imitent l'effet des statines à l'aide d'une technique connue sous le nom de randomisation mendélienne et à partir de données stockées dans UK Biobank, que les chercheurs ont pu associer une prédisposition génétique à des taux élevés ou faibles de cholestérol à un niveau de risque de cancer. Cette analyse des données génétiques de 367.703 participants dont 75.037 ont reçu un diagnostic de cancer aboutit en effet à :

  • des associations de variantes génétiques liées aux lipides avec le risque de cancer global et 22 types de cancer ;
  • des variants dans la région du gène HMGCR, qui représentent des substituts pour le traitement par statine, s’avèrent associés au risque global de cancer ;
  • les variantes dans les régions géniques représentatives d'autres traitements hypocholestérolémiants ne s’avèrent pas associées au risque de cancer ;
  • pris ensemble, ces résultats suggèrent que les statines pourraient permettre de réduire le risque global de cancer : l'inhibition de HMGCR avec des statines peut aider à réduire le risque de cancer par des mécanismes non hypolipidémiants, et cet effet pourrait valoir pour tous les types de cancers, concluent les chercheurs.

 

D’autres propriétés des statines sont mises en avant pour expliquer cet effet, un effet d’atténuation de l'inflammation ou de réduction de composés chimiques produits par la même machinerie cellulaire qui synthétise le cholestérol.

 

Si la méthodologie de l’étude est bien éprouvée et s’il existe des preuves à l'appui de l’hypothèse selon laquelle certaines variantes génétiques peuvent être utilisées comme substituts d’interventions pharmacologiques, ces conclusions doivent être interprétées avec prudence.

 

Cependant ces données appellent à tester de toute urgence l'efficacité des statines dans la prévention des cancers par de grands essais cliniques.

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