PRÉMATURITÉ : Quelle chance d’être un adulte en bonne santé ?
Lorsqu’on est né prématuré, à quel point est-il fréquent de vivre sa vie d'adulte sans aucun problème de santé ? En d’autres termes quelle est la prévalence de la survie sans comorbidités majeures, à l’âge adulte, chez les personnes nées prématurément ? Cette étude de cohorte basée sur plus de 2,5 millions de personnes révèle dans le JAMA, que la majorité des personnes nées prématurément survivent jusqu'au début de l'âge adulte sans comorbidités majeures. Cependant, les résultats de santé sont de moins en moins positifs avec le degré de prématurité.
La prévalence de la prématurité définie comme une naissance avant 37 semaines complètes de grossesse atteint 10,6% dans le monde et de 5% à 9% dans la plupart des pays européens. Si aujourd’hui, plus de 95% des nouveau-nés prématurés dans les pays développés survivent à l'âge adulte, si les progrès en soins néonatals et pédiatriques réalisés ces dernières années sont considérables, on peut légitimement se poser la question d’une différence de prévalence de bonne santé au sein de ce groupe de population. La naissance prématurée a en effet été associée à un risque accru de troubles cardio-métaboliques, respiratoires et neuropsychiatriques à l'âge adulte. Quelques études ont évalué les résultats positifs chez les personnes nées avant terme mais beaucoup se sont concentrées sur la qualité de vie et ont conclu à un bon niveau de qualité de vie autodéclarée.
Une meilleure compréhension de la trajectoire de santé après une naissance prématurée
Cette étude examine la survie sans comorbidités majeures, telles que l'asthme, l'hypertension, le diabète et l'épilepsie … chez des participants nés prématurément suivis jusqu’à l'âge adulte. L’analyse a porté sur les données de registre de naissance en Suède de plus de 2,5 millions de personnes nées de 1973 à 1997, dont 149.065 nées avant terme (soit 5,8% de l’échantillon) et suivies durant une médiane de 29,8 ans. L’analyse montre que parmi tous les participants nés avant terme :
- 54,6% vivaient sans problèmes de santé majeurs entre 18 et 43 ans, vs 63% des personnes nées à terme ;
- c’est le cas de 22,3% de ceux nés très avant terme (22-27 semaines) ;
- mais de 58,0% pour les prématurés tardifs.
Cette prévalence de « bonne santé » est donc statistiquement significativement plus faible chez les personnes nées à un âge gestationnel très précoce par rapport à celles nées à terme.
Sur la base du Charlson Comorbidity Index (CCI), qui prend en compte les maladies chroniques majeures prédictives de mortalité à l’âge adulte, ces prévalences s’avèrent significativement plus faibles pour les âges gestationnels antérieurs par rapport au terme complet :
- Tous prématurés : 73,1%
- Extrêmement prématurés : 32,5%
- Très prématurés : 66,4%
- Prématurés tardifs : 77,1%
- « Précoces » : 80,4%
Ainsi, les personnes prématurées survivent aujourd’hui en majorité jusqu'à l'âge adulte sans comorbidités majeures. Cependant, les résultats restent mitigés pour les personnes nées extrêmement prématurées.
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