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PSYCHO: Self-control inépuisable ou egodepletion ?

Actualité publiée il y a 7 années 7 mois 2 semaines
Perspectives in Psychological Science

Cette recherche multi-sites qui a porté au total sur plus de 2.100 participants discute le caractère limité et épuisable du self-control. Les résultats publiés dans la revue Perspectives in Psychological Science, contestent la théorie de l’« ego depletion » ou de l’épuisement de l’énergie mentale, à force de choix et de décisions, une énergie qui nous permet de contrôler nos impulsions et de garder la maîtrise de soi.

Il est essentiel de bien comprendre les conditions de la maîtrise de soi, cette capacité à contrôler ses impulsions étant nécessaire pour le fonctionnement quotidien mais aussi pour nos résultats à long terme de santé, de réussite et de bien-être. Le concept de l'épuisement de l'ego (ego depletion), soutenu depuis une vingtaine d'années, est donc l'idée que notre quantité d'énergie mentale est limitée, et que notre volonté est une forme d'énergie également limitée et qui peut être épuisée par la « fatigue » liée aux prises successives de décision. Avec l'épuisement de l'ego, vient l'épuisement du self-control ou de la maîtrise de soi pouvant entraîner des troubles du comprtement social mais aussi un sentiment de culpabilité et de honte. Une précédente étude, de 2014 avait suggéré voire démontré cet effet d'appauvrissement de l'ego. Ces études de réplication qui ne parviennent pas à reproduire les mêmes résultats, remettent en question la force de cet effet d'épuisement de l'ego.


Pour étudier la force de cet effet de l'épuisement de l'ego, les psychologues scientifiques de l'Université Curtin (Australie) ont coordonné une étude multi-sites, sur 24 laboratoires dans différents pays, menée avec 2.141 participants qui ont dû répété la même tâche (qu'en 2014) sur ordinateur : il s'agit d'appuyer sur un bouton lorsque la lettre « e » apparaît dans les mots présentés à l'écran.

- Les participants assignés au groupe « épuisement de l'ego » étaient invités à ne pas appuyer sur le bouton si le « e » était près d'une voyelle ; cette condition avait été imaginée pour épuiser la maîtrise de soi, car elle exige des participants qu'ils inhibent leur réflexe à répondre.

- Les participants témoins n'avaient pas à refreiner leurs réponses.

Et si finalement, l'épuisement de l'ego n'existait pas ? Cette nouvelle vague d'études échoue en effet à reproduire cet effet, constaté en 2014. Les tâches utilisées pour mesurer l'épuisement de l'ego ont-elles varié d'un site ou d'une expérience à l'autre ? Ou est-ce la méthodologie qui est mal adaptée à l'objet de l'étude ? Bref, la conclusion de ces travaux, soit la nécessité de recherches supplémentaires sur l'effet épuisement de l'ego montre, a minima, toute la fragilité des études et des conclusions, sur la psychologie humaine.

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