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RÉGÉNÉRATION TISSULAIRE : Avant de mourir, les cellules protègent leurs voisines

Actualité publiée il y a 2 années 8 mois 2 semaines
Developmental Cell
Les cellules en état de mort cellulaire protègent momentanément les cellules voisines pour leur éviter le même sort et maintenir ainsi la cohésion des tissus (Visuel Institut Pasteur / Léo Valon et Romain Levayer).

Cette recherche de scientifiques de l’Institut Pasteur et du CNRS décrypte le mécanisme qui préserve l’intégrité des tissus : les cellules en état de mort cellulaire protègent momentanément les cellules voisines pour leur éviter le même sort et maintenir ainsi la cohésion des tissus. Ce mécanisme permet d’assurer le renouvellement de nos tissus sans mettre en péril leur forme et leur intégrité, expliquent les chercheurs français dans leur communiqué. Ces travaux, publiés dans la revue Developmental Cell, décrivent ce mécanisme comme conservé au fil de l’évolution et comme universel ou partagé entre les espèces.  

 

Ce mécanisme de protection est donc essentiel et sa perturbation conduit à une perte d’intégrité et d'imperméabilité. Lorsque les chercheurs désactivent ce mécanisme XXX, les cellules voisines des cellules mourantes meurent aussi et de manière aléatoire, ce qui induit des défauts de cohésion et dans de nombreux cas l'inflammation chronique. Comprendre ce mécanisme est essentiel pour aider nos tissus à résister à de nombreuses conditions de stress caractéristiques de nombreuses maladies traumatiques, inflammatoires et infectieuses notamment.

Les épithéliums humains sont des tissus présents dans de nombreuses parties du corps

Composés de différentes couches de cellules et jouant le rôle clé de barrière de protection, nos épithéliums muqueuses ou épiderme sont constamment exposés aux toxines de l'environnement extérieur. Leur renouvellement qui impose l’élimination de milliards de cellules malades ou sénescentes doit obéir à certaines contraintes afin de respecter l’intégrité et « la cohésion » tissulaire. L’équipe montre ici par fluorescence que la mort d'une cellule entraîne l'activation temporaire de la voie EGFR-ERK chez les cellules voisines, qui les protège, pendant une heure environ de la mort cellulaire et empêche ainsi l'élimination simultanée d'un trop grand nombre de cellules.

 

Une voie régulatrice de la cohésion tissulaire :

« nous avons été surpris d'observer de telles dynamiques de protection entre les cellules », commente Romain Levayer, co-auteur et responsable de l'unité Mort cellulaire et homéostasie des épithéliums à l'Institut Pasteur.

 

Inhiber la voie EGFR-ERK (par optogénétique) bloque ce mécanisme de protection et induit une perte d’intégrité et d'imperméabilité.

« La cohésion de l'épithélium est affectée dès que 3 cellules voisines sont éliminées simultanément »,

précise Léo Valon, auteur principal de l’étude.

 

Nos tissus biologiques ont donc la capacité de résister à de nombreuses conditions de stress.

Un mécanisme de protection « de toujours » et « relativement universel ».

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