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RÉGIME MÉDITERRANÉEN : Il ahinnile le risque génétique d'Alzheimer

Actualité publiée il y a 2 heures 55 min 54 sec
Nature Medicine
Des changements alimentaires peuvent contribuer à améliorer la santé cognitive et à prévenir la démence (Visuel Adobe Stock 497202502)

Cette équipe du Mass General Brigham (MGB, Boston) revient, mais sous un angle original, sur l’avantage du régime méditerranéen pour la santé cognitive : l’étude, publiée dans la revue Nature Medicine révèle que non seulement des changements alimentaires peuvent contribuer à améliorer la santé cognitive et à prévenir la démence mais aussi que cet avantage vaut tout particulièrement pour les personnes présentant le risque génétique le plus élevé d'Alzheimer.

 

Les chercheurs du MGB, avec leurs collègues de la Harvard T.H. Chan School of Public Health et du Broad Institute du MIT éclairent comment un régime méditerranéen peut permettre de réduire le risque génétique de démence.

 

L’un des auteurs principaux, Yuxi Liu, chercheur au département de médecine du BHW, explique le contexte de l’étude : « nous avons souhaité étudier l’impact cognitif du régime méditerranéen car c’est le seul régime alimentaire à avoir été associé de manière causale à des bénéfices cognitifs et par des essais randomisés. Nous avons regardé si ces bénéfices étaient différents selon les antécédents génétiques. Nous avons également examiné le rôle des métabolites sanguins, ces petites molécules qui reflètent la façon dont l'organisme traite les aliments ».

 

Durant ces dernières années, les connaissances sur les bases génétiques et métaboliques de la maladie d'Alzheimer et des démences apparentées ont beaucoup progressé. On sait ainsi que :

 

  • la maladie d'Alzheimer a une forte composante génétique, avec une hérédité estimée jusqu'à 80 % ;

  • un gène en particulier, l'apolipoprotéine E (APOE) est le facteur de risque génétique le plus important pour la forme sporadique de la maladie d'Alzheimer ;
  • la forme la plus courante se développe plus tard dans la vie et n'est pas directement héritée selon un schéma prévisible ;
  • les porteurs d'1 copie du variant APOE4 présentent un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer la maladie d'Alzheimer ;
  • les porteurs de 2 copies du variant APOE4 (appelées APOE4 homozygotes) présentent un risque 12 fois plus élevé de développer l'Alzheimer.

 

L’étude analyse les données de 4.215 femmes participant à l'étude Nurses' Health Study, âgées de 57 ans à l’inclusion et suivies de 1989 à 2023 et de 1.490 hommes participant à la Health Professionals Follow-Up Study, suivis de 1993 à 2023. Les habitudes alimentaires ont été suivies à long terme à l'aide de questionnaires alimentaires, des prélèvements sanguins ont permis de détecter un large éventail de métabolites. L’analyse des données génétiques a permis enfin d’évaluer le risque héréditaire d'Alzheimer de chaque participant. Les participants ont ensuite été suivis au fil du temps afin de détecter de nouveaux cas de démence. Un sous-groupe de 1.037 femmes a été soumis de plus, et régulièrement à des tests cognitifs par téléphone. Cette analyse constate que :

 

  • les personnes suivant un régime méditerranéen présentent un risque plus faible de développer une démence et leur déclin cognitif est plus lent ;
  • cet effet protecteur du régime méditerranéen est plus marqué dans le groupe à haut risque présentant 2 copies du variant du gène APOE4 : ce qui suggère que
  • l'alimentation pourrait contribuer à compenser le risque génétique.

Pris ensemble, ces résultats suggèrent que les stratégies alimentaires, en particulier le régime méditerranéen, peuvent contribuer à réduire le risque de déclin cognitif et à prévenir la démence en influençant certaines voies métaboliques.

 

Quelle implication ? Alors qu’opter pour un régime de type méditerranéen ne peut pas « faire de mal », cette recommandation vaut pour tous « mais pourrait être encore plus judicieuse pour les personnes présentant un risque génétique plus élevé », écrivent les auteurs.

 

Autre remarque : la plupart du temps, les personnes atteintes ignorent leur génétique « APOE ». Des travaux supplémentaires sont donc nécessaires pour traduire ces résultats en pratique clinique et diagnostique.


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