OBÉSITÉ, ADDICTIONS : La pleine conscience pour chasser ses envies
La pleine conscience peut aider à réduire les envies de nourriture mais aussi de substances, dont le tabac et l’alcool, rappelle cette revue e la littérature, proposée par une équipe de l’University of London. Mais comment ? En occupant la mémoire à court terme, la méditation permet une réduction immédiate de l'état de manque. A lire dans la revue Clinical Psychology Review.
L'addiction peut être définie comme une envie (craving) intense et consciente de consommer une substance ou un aliment spécifique. Il existe un corpus important de recherche qui suggère que cette forme de désir est directement liée au comportement. Ainsi, l'état de manque prédit des épisodes de rechute dans la consommation de substances et les fringales prédisent un apport alimentaire élevé et le gain de poids. Ces manifestations du désir -comme les fringales par exemple- sont souvent considérées comme de bonnes cibles d'intervention.
La méditation en pleine conscience est reconnue depuis longtemps comme efficace à répondre ou à contrôler ses envies. Selon les textes bouddhistes anciens, le désir engendre la souffrance et cette souffrance peut être évitée par la pratique de la méditation de la pleine conscience. Plus récemment, des interventions basées sur la pleine conscience ont été utilisées pour cibler explicitement les fringales dans le but d’opérer des changements de comportement alimentaire. La méditation en pleine conscience est basée sur une plus grande conscience des sensations corporelles (ex: satiété) et sur une distanciation par rapport à certaines de nos pensées ou émotions (ex: envie de nourriture). Cependant, la compréhension des effets de la méditation sur les différents « cravings » reste limitée. Cette équipe britannique a donc entrepris cette revue de la littérature sur les effets indépendants de la pleine conscience sur les différents états de manque.
Interruption et extinction : cet examen de 30 études confirme les effets bénéfiques de la pleine conscience, en particulier par rapport à l'appétit ou « la fringale » et suggère que ces bénéfices proviennent :
- d'une sorte d’interruption de l'appétit par une mobilisation, par la méditation, de la mémoire de travail -une partie de notre mémoire à court terme impliquée dans le traitement perceptif et linguistique conscient et immédiat ;
- d’un « processus d'extinction » qui développe chez le sujet une inhibition des réactions et des comportements liés à l'appétit, ce qui permet la réduction des fringales ;
Plus simplement, la méditation « occupe » l’esprit : cette revue suggère que certaines stratégies fondées sur la pleine conscience peuvent ainsi aider à prévenir ou à interrompre les envies en occupant la partie de notre cerveau impliquée dans ces envies. Les auteurs confirment qu’il existe des preuves, dans la littérature, que l'engagement dans la pratique régulière de la pleine conscience peut réduire la propension à répondre à ses envies et permettre ainsi de mieux les contrôler.
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