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RISQUE PROFESSIONNEL : Un taux de suicide toujours élevé chez les médecins

Actualité publiée il y a 4 années 9 mois 4 semaines
CMAJ
le suicide est un risque professionnel majeur pour les médecins

Le suicide chez les médecins est un problème urgent, avec un taux de suicide plus élevé qu'en population générale, qui peut, par ailleurs avoir un impact considérable sur les systèmes de santé. Cet article publié dans le Canadian Medical Association Journal sensibilise et rappelle que le suicide est un risque professionnel majeur chez les médecins.

 

Le suicide est la seule cause de décès qui soit plus élevée chez les médecins que chez les non-médecins. Comparativement aux non-médecins, les médecins hommes présentent un risque accru de 40% de décès par suicide (OR : 1,41 à partir des stats canadiennes), les femmes médecins un risque plus que multiplié par 2 (OR : 2,27).

Les taux de suicide chez les médecins sont bien plus élevés qu'en population générale

Des médicaments à portée de main : les modes de suicide les plus courants chez les médecins sont les armes à feu, les empoisonnements et les traumatismes par arme contondante. Alors que les armes à feu sont le mode de suicide le plus répandu chez les médecins et les non-médecins, les médecins sont plus susceptibles que les non-médecins de recourir à l'empoisonnement et aux traumatismes contondants. Le taux d’empoisonnement peut s’expliquer, écrivent les auteurs, par l’accès aux benzodiazépines (X par 21 chez les médecins vs population générale), aux barbituriques (X par 39) ou aux antipsychotiques (X 29) (tels que détectés dans le sang).

 

Cela « commence » dès la faculté de médecine : une récente méta-analyse montre la prévalence de pensées suicidaires chez 11,1% des étudiants en médecine. D’autres analyses font valoir que 7,4% des étudiants en médecine ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 2 dernières semaines et 24,2% au cours de la dernière année.

 

Plaintes réglementaires et augmentation des taux de pensées suicidaires : une enquête menée au Royaume-Uni auprès de 8.000 médecins révèle que les praticiens ayant fait l’objet d’une plainte réglementaire passée ou actuelle sont beaucoup plus susceptibles d’éprouver ces pensées suicidaires. Si ce taux est de 2,5% chez l’ensemble des médecins, il grimpe à 9,3% chez ceux qui viennent d’être l’objet d’une plainte de patient, et à 13,4% chez ceux qui en ont été l’objet dans le passé.

 

Les médecins suicidaires sont ceux qui doivent faire face à des défis uniques en matière de soins : ces médecins sont fréquemment en proie au manque de temps, pratiquent dans les déserts médicaux ou les zones à accès difficile aux soins, mais font également fréquemment face à la stigmatisation et à la discrimination lors des demandes administratives concernant leur pratique, en particulier en milieu hospitalier.

 

Les auteurs alertent donc sur 5 points essentiels :

  1. le décès par suicide est plus fréquent chez les médecins qu’en population générale ;
  2. les empoisonnements sont un mode très fréquent de suicide en raison de l’accès des médecins aux différents médicaments ;
  3. le développement des pensées suicidaires commence dès la faculté de médecine ;
  4. les médecins ayant fait l’objet de plaintes de patients sont plus vulnérables au risque de suicide ;
  5. les « médecins suicidaires » sont ceux qui doivent surmonter le plus dde défis dans leur pratique quotidienne.

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