SANTÉ INTESTINALE : Il y a le microbiote bien sûr mais aussi la muqueuse intestinale
Des études de plus en plus nombreuses mettent en avant l'équilibre du microbiote dans la santé ou la maladie inflammatoire intestinale chronique (MICI). C'est oublier notre muqueuse intestinale qui joue évidemment un rôle clé dans le processus digestif. Notre muqueuse intestinale utilise une approche économique connue pour traiter rapidement les aliments montre cette recherche du Weizmann Institute of Science (Tel Aviv) et les cellules qui bordent nos intestins se mobilisent de manière soudaine et impressionnante. Des travaux rapportés dans la revue Science, qui révèlent comment nos intestins sont capables de mobiliser instantanément toutes leurs capacités, et en particulier, le nombre de ribosomes cellulaires « du côté » de l'alimentation afin d’optimiser la production de protéines nécessaires à la digestion.
Mobiliser toutes ces ressources à bon escient pour une production parfaitement adaptée à la demande, c’est une approche industrielle économique, adoptée aussi par notre système digestif, relève l’auteur principal, le Dr Shalev Itzkovitz du Département de Biologie Moléculaire Cellulaire de l’Institut Weizmann. La muqueuse intestinale, une seule couche de cellules allongées entre en contact d’un côté avec des aliments et de l’autre avec le flux sanguin. D’un côté elle participe à l’absorption des nutriments d'un côté et, de l’autre côté libèrent ces nutriments dans le sang. L’équipe montre que la muqueuse diffère de chaque côté (vert et rouge) au niveau cellulaire (en bleu) dans la composition de l'ARN messager, ou ARNm : 30% des gènes exprimés dans les intestins produisent des ARNm soit d'un côté de la cellule, soit de l'autre. Et les 2 côtés différent dans leur capacité à produire des protéines appelées ribosomes : le nombre de ribosomes du côté alimentation s’avère être le double de celui du côté circulation sanguine ; En conséquence, la production de protéines du côté « alimentaire » est beaucoup plus efficace.
Lorsque la nourriture pénètre dans les intestins, les cellules de la doublure intestinale répondent immédiatement en augmentant la production de ribosomes, en particulier dans la partie en rotation de la cellule : la cellule distribue à la surface alimentaire un grand nombre d'ARNm qui portent le code génétique pour produire des ribosomes et donc les protéines nécessaires au traitement de la nourriture.
Des cellules qui s’économisent : « Pendant la majeure partie de la nuit et du jour, les cellules de la muqueuse intestinale sont en dormance mais dès que la nourriture apparaît, elles entrent instantanément en action. La génération de nouvelles molécules d'ARNm à partir de l'ADN pour produire les nouvelles protéines nécessaires à la digestion prend environ une demi-heure. « Certaines protéines sont mêmes produites en quelques minutes pour faire face à l'arrivée de nourriture de manière rapide et efficace ».
Des implications médicales : il est clair que la muqueuse intestinale joue un rôle important dans l'absorption des nutriments et la protection du corps. Il devient, avec ces travaux, possible d'étudier si l'échec des ARNm à se déplacer vers la bonne partie de la cellule peut expliquer le développement de maladies comme la colite et la maladie de Crohn, et peut-être aussi dans le cancer de l'intestin. A suivre donc…
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