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SANTÉ MENTALE et niveau de vie : Une association inacceptable

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
Journal of Epidemiology & Community Health
Cette association entre un faible niveau de vie et une santé mentale dégradée appelle à travailler sur l’accès aux soins de soutien pour ce groupe de population (Visuel Adobe Stock 441937191).

Plusieurs associations ont été documentées entre de faibles niveaux de revenus et une prévalence plus élevée de certains problèmes de santé, avec indirectement l’intervention de multiples facteurs associés dont le report de soins de santé, l’insuffisance d’accès aux conditions d’un mode de vie sain dont l’alimentation et la pratique de l’exercice, ou encore une moindre éducation de santé. En confirmant aussi, dans le Journal of Epidemiology & Community Health, une association entre un faible niveau de vie et une santé mentale dégradée, cette nouvelle étude ne surprend pas, mais appelle à travailler aussi sur l’accès aux soins de soutien pour ce groupe de population.

 

L’équipe de l’Université d’Helsinki précise cette augmentation du risque de problèmes de santé mentale : ainsi, près de 60 % des personnes issues des milieux les plus pauvres sont beaucoup plus susceptibles de développer un trouble mental plus tard dans la vie que celles issues de milieux plus riches. Environ 58% des personnes ayant de faibles résultats scolaires à 30 ans, développent des troubles mentaux à 52 ans.

"Il est urgent de favoriser la mobilité sociale"

L’analyse des données de plus de 1,2 million de personnes nées entre 1966 et 1986 vivant en Finlande et suivies durant 20 ans, a permis de préciser cette association entre la position socio-économique à l'âge de 30 ans et le risque ultérieur de troubles mentaux majeurs les plus courants, soit l’usage de substances et la toxicomanie, la schizophrénie, les troubles de l'humeur et les troubles anxieux. 3 mesures ont permis de préciser le niveau socio-économique : le niveau de scolarité, le statut de l’emploi et le revenu personnel total.

 

  • 26 % des participants, -soit plus de 330.000 personnes- ont reçu un diagnostic de trouble mental au cours du suivi ;
  • un faible niveau socio-économique à 30 ans se révèle systématiquement associé à un risque plus élevé d'être diagnostiqué plus tard avec un trouble mental, même après prise en compte de facteurs de confusion familiaux et des antécédents de trouble mental ;
  • les associations identifiées sont encore plus fortes avec l'abus de substances ou la schizophrénie ;
  • être sans emploi ou au chômage est associé à un risque multiplié par 2 de diagnostic de trouble mental ;
  • à l'âge de 52 ans, 58 % des personnes ayant faible niveau d'instruction à l'âge de 30 ans sont diagnostiquées, plus tard, avec un trouble mental, vs 45 % et 36 % des personnes ayant terminé leurs études secondaires ou supérieures, respectivement.

 

S’il s’agit d’une étude d’observation qui n’établit pas la relation de cause à effet, elle révèle sur un très large échantillon une propension indiscutable chez les personnes à plus faibles revenus et niveaux d’éducation à développer des troubles de santé mentale, plus tard dans la vie. L’étude sensibilise au fardeau considérable des troubles mentaux en population générale, tout autant que chez les personnes à faible statut socio-économique.

 

Ces données appellent ainsi à réfléchir non seulement à des interventions de prévention et de soutien qu’aux moyens de favoriser la mobilité sociale.

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