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SAOS : L’apnée éprouve le cœur "à mort"

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 2 semaines
Circulation
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) aggrave significativement la maladie et le risque cardiaques et le risque de décès associé, pourtant c’est une condition rarement traitée (Visuel Adobe Stock 123875110)

Une apnée non traitée peut conduire au décès. Mais, bien qu'aggravant significativement le risque cardiaque et de décès associé, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) reste pourtant une condition rarement traitée. Ces experts cardiologues, de l’American Heart Association (AHA) appellent aujourd’hui à prendre conscience des effets parfois sévères d’une apnée obstructive du sommeil non traitée, en particulier chez des patients déjà diagnostiqués avec une maladie cardiovasculaire ou chez des personnes présentant des facteurs de risque. Cette nouvelle déclaration scientifique de l’AHA, publiée dans la revue Circulation, montre que dans un nombre non négligeable de cas non traités, le SAOS mène au décès.

 

L'apnée obstructive du sommeil survient chez 40 à 80 % des patients atteints de maladies cardiovasculaires, mais elle reste sous-traitée. Caractérisée par une obstruction des voies respiratoires supérieures, la maladie entraîne des épisodes répétés de respiration perturbée pendant le sommeil. Les symptômes comprennent des ronflements, des difficultés respiratoires, un sommeil fragmenté et une somnolence diurne. Sa prévalence est élevée, estimée à 34 % des hommes et 17 % des femmes d’âge mûr.

 

« L'apnée obstructive du sommeil a un impact négatif parfois sévère sur la santé des patients en particulier en termes de risque d'événements cardiovasculaires et de décès. Il est crucial d’encourager son dépistage et sa prise en charge », rappelle le Dr Yerem Yeghiazarians, auteur principal et cardiologue à l'Université de Californie, San Francisco.

 

Le SAOS, ses facteurs de risque : ils comprennent l'obésité, un tour de cou élevé, des anomalies craniofaciales, le tabagisme, des antécédents familiaux et une congestion nasale nocturne.

 

Le SAOS, ses complications : elles sont majoritairement cardiovasculaires, mais aussi métaboliques, et comprennent :

 

  • l’hypertension artérielle (HTA) : le SAOS touche 30 à 50 % des patients hypertendus et jusqu'à 80 % des hypertendus réfractaires au traitement ;
  • les troubles du rythme cardiaque tels que la fibrillation auriculaire (FA) et la mort cardiaque subite ;
  • la crise cardiaque ou infarctus du myocarde ;
  • l'insuffisance cardiaque ou son aggravation ;
  • la maladie coronarienne ou son aggravation ;
  • l’hypertension pulmonaire (HTP) : le SAOS touche jusqu'à 80 % des personnes atteintes d'http ;
  • le syndrome métabolique et diabète de type 2.

 

Dépister et traiter : la littérature montre que le dépistage du SAOS impacte les résultats cliniques et la prévalence de l’apnée chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Il existe de nombreuses preuves sur l’impact de son traitement sur la qualité de vie des patients : « les patients signalent une meilleure humeur, moins de ronflements, moins de somnolence diurne, une meilleure qualité de vie et une meilleure productivité au travail avec le traitement. De plus, les progrès du dépistage ont changé la façon dont nous diagnostiquons et traitons l'apnée obstructive du sommeil. Enfin, il existe aujourd’hui des dispositifs à pression positive continue (CPAP) approuvés, utilisables à domicile et de nombreuses autres options thérapeutiques.

 

Les recommandations, en synthèse :

  • dépister le SAOS chez les patients présentant une hypertension artérielle résistante ou difficile à contrôler, une hypertension artérielle pulmonaire et une fibrillation auriculaire récidivante ou réfractaire ;
  • pratiquer une étude du sommeil pour dépister le SAOS chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, en particulier si des troubles respiratoires durant le sommeil ou une somnolence diurne excessive sont avérés ou suspectés ;
  • traiter les patients atteints de SAOS avec les thérapies disponibles, en commençant par des modifications du mode de vie et la perte de poids ; si nécessaire, recourir à la CPAP ;
  • recourir plutôt aux dispositifs buccaux pour prendre en charge les cas légers à modérés ;
  • mettre en place un suivi de routine comprenant des tests de sommeil pour vérifier la réponse au traitement.

 

Le message global est clair :

« nous devons accroître la sensibilisation au dépistage et au traitement du SAOS, en particulier chez les patients présentant des facteurs de risque cardiovasculaires ».


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