SÉNOLYTIQUE : Les promesses de l’acide zolédronique
On connaissait les effets bénéfiques de l'acide zolédronique contre la résorption osseuse, cette étude évalue les effets possibles de l'acide zolédronique sur la sénescence cellulaire. La recherche menée à la Mayo Clinic (Rochester) et publiée dans la revue Aging, démontre ainsi, in vitro et in vivo, les effets sénolytiques de l’acide zolédronique et ouvre ainsi la voie à de nouvelles études voire des essais cliniques qui testeraient l'acide zolédronique et/ou d'autres dérivés de bisphosphonates pour leur efficacité sénothérapeutique.
On sait que l’acide zolédronique réduit le risque de fracture et certaines études ont suggéré qu’il permet de réduire la mortalité chez l'Homme et de prolonger la durée de vie et la santé chez certains modèles animaux. Alors que l’accumulation des cellules sénescentes avec le vieillissement contribue à de multiples comorbidités, les effets « non squelettiques » de l'acide zolédronique pourraient être intéressants du point de vue sénolytique mais aussi sénomorphe, c’est-à-dire en favorisant l’inhibition du phénotype sécrétoire associé à la sénescence.
L’étude menée à la Mayo Clinic, avec des collègues de l'Université du Minnesota, de l'Université d'Oxford et de Sheffield a testé ces hypothèses via plusieurs approches complémentaires, in vitro, in vivo et in silico afin de pouvoir évaluer plus précisément l’action de l'acide zolédronique sur la sénescence cellulaire :
- des tests de sénescence in vitro effectués sur des fibroblastes pulmonaires humains et des fibroblastes embryonnaires de souris déficientes en réparation d'ADN démontrent que l'acide zolédronique élimine les cellules sénescentes avec des effets minimes sur les cellules non sénescentes ;
- des études in vivo menée chez des souris âgées traitées avec de l'acide zolédronique montre que l'acide zolédronique permet de réduire considérablement certains les facteurs de sénescence circulants (CCL7, IL-1β, TNFRSF1A et TGFβ1) et améliore la force de préhension, chez ces modèles animaux ;
- l'analyse de cellules pré-ostéoclastes -responsables de la résorption du tissu osseux- de souris traitées avec de l'acide zolédronique confirme un effet de régulation à la baisse des gènes de sénescence ;
- l’analyse protéomique unicellulaire de ces cellules démontre enfin que l'acide zolédronique réduit significativement le nombre de cellules pré-ostéoclastes et une diminution des taux de protéines de sénescence dans ces cellules, sans affecter les autres populations de cellules immunitaires.
Ces découvertes démontrent que l'acide zolédronique a bien
des effets sénolytiques in vitro et module les biomarqueurs de sénescence in vivo.
Des études supplémentaires sont d’ores et déjà prévues pour confirmer les promesses de ce composé.
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