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SÉNOLYTIQUES : Ils redonnent une nouvelle jeunesse aux organes greffés

Actualité publiée il y a 5 mois 2 semaines 3 jours
ESOT Congress 2023
Éviter de transférer le « vieillissement » de l’organe greffé, lorsque c’est un organe « âgé » (Visuel Adobe Stock 134859401)

Éviter de transférer le « vieillissement » de l’organe greffé, lorsque c’est un organe « âgé », c’est ce que peut permettre cette nouvelle classe de médicaments, les sénolytiques. Ces médicaments en détruisant les cellules sénescentes ou cellules zombies, permettent de réduire le risque de maladies liées à l'âge et de prolonger la durée de vie. C’est la démonstration de cette étude d’équipes de la Harvard Medical School (Boston) et de la Mayo Clinic, présentée lors de l’European Society for Organ Transplantation Congress 2023 (ESOT) qui révèle ainsi que les Sénolytiques permettent aussi de prévenir le transfert de sénescence, en cas de greffe d'organes de donneurs plus âgés.

 

Cette recherche pionnière va à l’évidence permettre d’élargir le nombre de donneurs d’organes mais aussi d’améliorer les résultats pour les patients. Il sera en effet possible de transplanter sans risque « de sénescence avancée de l’organe » des organes de donneurs plus âgés chez des receveurs plus jeunes.

Les sénolytiques permettent de réduire le transfert de sénescence

L’étude a regardé précisément dans la greffe, le rôle possible de la sénescence, un mécanisme biologique lié au vieillissement et aux maladies liées à l'âge. Les chercheurs ont réalisé des greffes de cœurs de souris d’âges différents, de souris jeunes (3 mois) et de souris âgées (18 à 21 mois) chez des souris receveuses plus jeunes.

 

  • Les receveurs ayant reçu des cœurs « plus vieux » présentaient une fréquence accrue de cellules sénescentes dans les ganglions lymphatiques, le foie et les muscles, une augmentation des niveaux systémiques d'ADN mitochondrial, par rapport aux receveurs ayant reçu des greffons plus jeunes ;
  • la greffe d’organes plus vieux a également entraîné des déficiences physiques avancées, mais également des déficiences cognitives ;
  • en revanche, le traitement par sénolytiques (Dasatinib et Quercétine) des souris donneuses plus âgées avant le prélèvement d'organes, permet de réduire considérablement le transfert de sénescence ;
  • les souris receveuses jeunes ayant reçu des organes plus vieux de souris donneuses traitées par sénolytiques bénéficient d’une amélioration de leur condition physique comparable à celle des souris greffées avec des cœurs plus jeunes.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Maximillian J. Roesel, du Brigham and Women's Hospital de la Harvard Medical School commente ces résultats : « L'âge du donneur joue un rôle crucial dans le succès de la greffe, les receveurs d'organes plus âgés étant confrontés à des risques de complications élevés à court et à long terme. Cependant, l’utilisation d’organes de donneurs plus âgés est essentielle pour lutter contre la pénurie mondiale d’organes. Les sénolytiques ouvrent ainsi l’espoir de pouvoir greffer des organes plus âgés ».

 

En effet, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, la demande de transplantation d’organes est en hausse, entraînée par l’augmentation des maladies chroniques. Ce besoin croissant dépasse de loin l’offre d’organes disponible, des données récentes démontrant qu’en Europe,

en moyenne, 21 personnes meurent chaque jour en attendant une greffe.

 

L’équipe va maintenant travailler à mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent l’efficacité des sénolytiques dans la prévention du transfert de la sénescence chez l’Homme.

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