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SOINS INTENSIFS : Le lourd tribut cognitif payé par les plus âgés

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 3 semaines
Annals of Internal Medicine
Les personnes âgées, en particulier les plus défavorisées sont confrontées à un risque accru de perte de fonctionnement et de déclin cognitif après une admission en unité de soins intensifs (Visuel Adobe Stock 37681745)

Les personnes âgées, en particulier les plus défavorisées sont confrontées à un risque accru de perte de fonctionnement et de déclin cognitif après une admission en unité de soins intensifs (USI), révèle cette analyse rétrospective menée à l’Université Yale. Ces résultats, publiés dans les Annals of Internal Medicine, soulignent la nécessité d'accorder la priorité aux personnes âgées à plus faible revenu pour les interventions de soutien, de réadaptation et de rétablissement, après une maladie grave.

 

Les personnes âgées sont plus vulnérables à l'apparition ou à l'aggravation de déficiences fonctionnelles, cognitives et mentales après une maladie grave ayant nécessité une hospitalisation en soins intensifs. Ce constat a été réaffirmé par de nombreuses études après la pandémie de COVID-19. Cependant tous les patients âgés ne sont pas égaux face à ce risque de « syndrome post soins intensifs » (ou post–intensive care syndrome- PICS). Si les retours d’expérience de la pandémie COVID ont permis une amélioration globale de la survie, en particulier chez les plus fragiles et les plus âgés, cette étude fait la lumière sur une inégalité des chances ou des résultats des patients après un séjour en USI.

Après un séjour en USI, les plus âgés et les plus démunis encourent un risque X 10 de déclin cognitif

L'étude : l’équipe de la Yale School of Medicine compare ici le déclin de fonctionnement (perte d’autonomie), le déclin cognitif et de santé mentale chez des bénéficiaires de la double assurance-maladie Medicare et Medicaid et chez des usagers non éligibles dont moins défavorisés. On sait que les personnes âgées doublement inscrites à ces assurances maladie sont atteintes de maladies chroniques et ont de moins bons résultats de santé que les usagers de santé non éligibles. L’équipe a ainsi analysé les données de 641 patients, âgés de 65 ans et plus, "doublement bénéficiaires" et participant à la National Health and Aging Trends Study (NHATS)-. Les analyses statistiques confirment que :

 

  • le désavantage socio-économique est associé à un déclin du fonctionnement et de la cognition, mais pas aux symptômes de dépression et d'anxiété après la sortie d'une unité de soins intensifs ;
  • après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont l'âge, la fragilité, les comorbidités et le degré d’incapacité, ces double-bénéficiaires risquent, en moyenne, « un fardeau d'invalidité » accru de près de 30 % par rapport à leurs homologues moins démunis ;
  • ainsi, même après ajustement pour les facteurs de confusion possibles, les double-bénéficiaires Medicare, Medicaid, soit les personnes les plus démunies, ont un risque de déclin cognitif multiplié par 10 après une hospitalisation en USI.

 

Des données qui appellent à développer de toute urgence des interventions de soutien et de réadaptation pour ce groupe plus vulnérable de patients âgés.

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