Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

STATUT SOCIO- ÉCONOMIQUE : Il fait vieillir plus ou moins vite

Actualité publiée il y a 0 s
Nature Medicine
Cette association donc entre le statut socio-économique, notamment le niveau d’études et de revenus et la santé prend toute sa force à l’âge mûr et durant le vieillissement (Visuel Adobe Stock 925374692)

Si la corrélation ne surprend pas, elle est bien démontrée par cette équipe de l’University College London (UCL) : cette association donc entre le statut socio-économique, notamment le niveau d’études et de revenus et la santé prend toute sa force à l’âge mûr et durant le vieillissement, avec un risque réduit de maladies liées à l'âge et moins de signes de vieillissement biologique, chez les sportifs, que leurs pairs du même âge, selon cette étude publiée dans la revue Nature Medicine.

Ainsi, c’est probablement 

l’aboutissement de toute une vie d’éducation de santé, de prévention, de comportements sains et d’un accès optimal aux soins de santé, 

qui vers la fin de la vie, apporte tous ses bénéfices. Ainsi aussi, les inégalités sociales ont finalement un impact cumulé direct sur le processus de vieillissement biologique et les résultats de santé à l’âge mûr. Ce constat est confirmé au niveau moléculaire : les personnes ayant bénéficié de plus d'avantages sociaux présentent aussi dans le sang moins de protéines caractéristiques du vieillissement, de l'inflammation et de l’affaiblissement du système immunitaire.

 

L'auteur principal, le Dr Mika Kivimaki, chercheur en neuroscience à l'UCL, résume : « notre étude fournit des preuves biologiques solides de l’influence profonde des conditions sociales sur le rythme du vieillissement. Nous savions depuis des décennies que l'avantage social est lié à une meilleure santé, mais notre analyse suggère qu'il pourrait également ralentir le processus de vieillissement ».

Le « privilège social » ralentit le vieillissement

Les chercheurs estiment ainsi la situation de manière positive : vieillir en bonne santé est un objectif réalisable pour l’ensemble de nos sociétés dans son ensemble, c’est déjà une réalité pour les personnes favorisées au plan socio-économiques, il reste à combler l’écart pour les groupes moins favorisés.

 

L'étude analyse les données de 4 grandes études longitudinales l'étude Whitehall II (UK), la UK Biobank, la Finnish Public Sector study et l’Atherosclerosis in Communities study, soit, au total, les données de plus de 800.000 participants.

 

  • La caractéristique « d’avantage social » a été obtenue en prenant en compte des facteurs liés à la petite enfance, tels que le niveau d'éducation et la situation socio-économique du père, et des indicateurs à l'âge adulte, tels que la précarité du quartier de résidence, le statut professionnel ou le revenu du foyer.
  • Les marqueurs du vieillissement ont été mesurés via la prise en compte des diagnostics de maladies liées à l’âge, les résultats d’analyses sanguines dont les niveaux de protéines connues pour influencer le processus de vieillissement.

Cette analyse constate que :

 

  • le risque de 66 maladies liées à l'âge est bien affecté par l'avantage social ;
  • en moyenne, le risque pour l'ensemble de ces maladies est 20 % plus élevé chez les participants de statut socioéconomique faible vs élevé ;
  • à 15 ans, le nombre de diagnostics de maladies liées à l'âge chez les personnes de statut socioéconomique faible est identique au nombre de diagnostics de maladies liées à l'âge à 20 ans, donc 5 années plus tard, chez les participants à statut socioéconomique ;

en d’autres termes,

  • un statut socio-économique élevé pourrait faire gagner 5 années de vie en bonne santé ;

  • pour certaines maladies, dont le diabète de type 2, les maladies hépatiques et cardiaques, le cancer du poumon et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le risque est plus que multiplié par 2 dans le groupe le plus défavorisé vs plus favorisé ;
  • les taux de 14 protéines plasmatiques sont affectés par le statut socioéconomique, dont ceux des protéines connues pour réguler les réponses inflammatoires et le stress cellulaire ;
  • or, jusqu'à 39 % de la réduction du risque de maladie chez les personnes socioéconomiquement favorisées pourrait être influencée par les niveaux de ces protéines.

 

 « Le vieillissement se reflète dans la composition des protéines de notre sang, qui comprend des milliers de protéines circulantes liées aux processus de vieillissement biologique dans de nombreux systèmes organiques. Ces biomarqueurs sont des indicateurs de santé qui nous ont permis d'évaluer comment les différences sociales influencent le rythme du vieillissement ».

 

Si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre précisément l'impact des facteurs sociaux sur le vieillissement biologique, les chercheurs suggèrent que cette influence passe par des facteurs tels que le stress, la santé mentale, l'exposition à la pollution ou aux toxines, et des comportements comme le tabagisme, la consommation de drogues et d'alcool, l'alimentation et l'exercice physique, ainsi que l'accès aux examens médicaux, aux bilans de santé, aux vaccins, aux soins et aux médicaments.


Autres actualités sur le même thème