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STRESS : Pourquoi et comment on le repasse à nos enfants

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 3 jours
Scientific Reports
Si notre réponse au stress ne sert plus le but adaptatif pour lequel elle a été conçue, elle se transmet toujours à notre descendance.

Cette méta-analyse d’une équipe du Dartmouth College, d'études menées chez les humains comme chez d’autres vertébrés, montre comment et explique pourquoi une exposition au stress prénatal induit des niveaux de stress élevés chez la descendance, après la naissance. Les conclusions, présentées dans les Scientific Reports, qui révèlent aussi des différences d’effets non pas selon les espèces mais selon l'environnement.

 

Les vertébrés, dont nous-autres les humains-, exposés au stress avant la naissance, ont tendance à avoir des niveaux d'hormones de stress plus élevées après la naissance. Alors que de précédentes études ont rapporté des expériences de stress maternel et des augmentations d’hormones de stress associées, cette analyse est la première à rassembler les preuves, chez différentes espèces, de  l'impact du stress prénatal donc du stress de la mère sur les niveaux d'hormones de stress de ses enfants ou de sa progéniture.

 

Il s’agit ici d’une méta-analyse de 39 études observationnelles et expérimentales portant sur 14 espèces de vertébrés, dont les oiseaux, les serpents, les moutons et les humains, examinant l'impact de l'exposition prénatale au stress maternel sur la progéniture.

 

L’axe HPA :  Les chercheurs décryptent, en particulier, le rôle de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), « le système physiologique du stress » partagé par tous les vertébrés et qui aboutit finalement à la production d'hormones du stress appelées « glucocorticoïdes ». L'axe HPA est donc le système hormonal responsable de la mobilisation et de la régulation de la réponse au stress. Les études montrent que les descendants exposés avant la naissance au stress maternel présentent plus de niveaux d'hormones de stress (glucocorticoïdes) après la naissance. Ce résultat, selon les auteurs, reflète une adaptation biologique au cours de l’évolution, car des niveaux élevés hormones de stress permettaient d’augmenter les chances de survie dans un environnement stressant.

 

Force de l'effet du stress prénatal sur les niveaux de l'hormone de stress des descendants : l’analyse montre que les effets du stress prénatal sur les niveaux d' hormones de stress de la progéniture sont uniformes d'une espèce à l'autre, indépendamment des facteurs évolutifs, tels que le cerveau ou la taille du corps. Aucune différence non plus n’est constatée en fonction du sexe de la progéniture, du moment de l'exposition au stress avant la naissance, de sa gravité ou de l'âge de la progéniture au moment de l'évaluation des niveaux d’hormones.

 

2 facteurs influencent la taille de l’effet du stress prénatal :

  • La méthodologie : les études expérimentales révèlent un effet plus fort que les études observationnelles. Ce qui semble logique, l’étude expérimentale recréant un stress « inhabituel » dans un environnement en général un laboratoire, inhabituel.
  • L’environnement : Les différentes espèces « adaptent » leurs niveaux d’hormones de stress en fonction de leur environnement : la réponse au stress est réglable comme par un thermostat et le corps est en mesure d’augmenter ou de diminuer les hormones de stress en réponse aux conditions environnementales.

 

 

Stress, survie et prix à payer : Ainsi, la réponse au stress d'un animal a tendance à être activée par des facteurs externes, par l’arrivée d’un prédateur ou par la perspective de nourriture. Ces taux d'hormones de stress plus élevés contribuent ainsi à protéger/prolonger la survie mais ont un coût et peuvent affecter d'autres systèmes physiologiques, tels que la reproduction. Chez les humains, le prix à payer l’est parfois par des problèmes de santé : la simple anticipation du stress ou la simple réflexion sur des expériences antérieures de discrimination ou de traumatisme peuvent déclencher une réaction au stress. Et les hormones de stress hyperactives peuvent entraîner des problèmes de santé chroniques chez les humains, notamment l'anxiété, la dépression et les maladies cardiovasculaires.

Et si notre réponse au stress ne sert plus le but adaptatif pour lequel elle a été conçue, elle se transmet toujours à notre descendance.


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