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SYNDROME de LYNCH : Un vaccin contre les cancers précoces

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 2 semaines
Gastroenterology
L'objectif de ces vaccins ou immunothérapies est d'aider le système immunitaire à cibler les cancers au tout début de leur développement (Visuel Nouscom)

Cette équipe de cancérologues de la Weill Cornell Médecine, du NewYork-Presbyterian et de l’Heidelberg University Hospital démontrent ici, chez un modèle animal, l’efficacité d’une nouvelle stratégie de vaccins contre le cancer associé au syndrome de Lynch. Ces résultats précliniques, publiés dans la revue Gastroenterology vont conduire à des vaccins ou immunothérapies qui vont aider le système immunitaire à cibler ces cancers au tout début de leur développement, empêchant ainsi la progression des tumeurs.

 

Le syndrome de Lynch est une maladie génétique rare caractérisée par une prédisposition à une grande variété de cancers, notamment du tube digestif, des voies urinaires, des reins, de l'endomètre, des ovaires, du cerveau, de la prostate et de la peau. Ces tumeurs peuvent apparaître à tout âge et dès le jeune âge. Ces travaux montrent qu’un candidat vaccin peut réduire la charge tumorale, déclencher et favoriser une réponse immunitaire au cancer et améliorer ainsi la survie globale. Ici chez un modèle animal du syndrome.

Les vaccins contre le cancer pour optimiser la surveillance immunitaire

Les immunothérapies constituent un axe très prometteur dans le traitement des cancers. Alors que les cellules cancéreuses expriment souvent à leur surface des protéines spécifiques, il s’agit d’apprendre au système immunitaire de détecter naturellement ces antigènes anormaux puis de détruire les tumeurs avant qu'elles ne s'établissent. Ce processus de « surveillance immunitaire », naturel, a tendance à s'affaiblir avec l'âge. Un vaccin contre le cancer va donc permettre de renforcer l'immunité contre un type particulier de tumeur et revigorer cette surveillance immunitaire.

 

De nombreuses équipes travaillent à ces immunothérapies des cancers avec beaucoup d’espoir mais aussi de nombreux échecs, souligne l’auteur principal, le Dr Steven Lipkin, vice-président de la recherche à la Weill Cornell Medicine et généticien au NewYork-Presbyterian. En effet, une fois que les tumeurs se sont établies, elles développent des stratégies pour échapper à la réponse immunitaire naturelle du patient ce qui rend ces vaccins inefficaces. Cependant, à son tout début, alors que juste quelques cellules sont cancéreuses, il reste possible de stopper le cancer.

 

Le syndrome de Lynch, un terrain d’étude des cancers « naissants » : c’est la stratégie adoptée par l’équipe qui s’est concentrée sur le syndrome de Lynch, la prédisposition génétique la plus courante au cancer gastro-intestinal. Une mauvaise réparation des mutations au cours de la division cellulaire normale prédispose les personnes atteintes du syndrome au cancer, en particulier dans le tractus intestinal. Les mutations amènent également les cellules cancéreuses à produire des protéines modifiées, ou néo-antigènes, qui peuvent être ciblées par le système immunitaire. C’est donc un bon « modèle » pour tester cette stratégie.

 

Un vaccin à base de néo-antigènes protéiques : chez la souris modèle du syndrome de Lynch, les chercheurs identifient ces néo-antigènes les plus courants et prédisent, à l’aide de modèles ceux qui seront les plus efficaces pour le développement du vaccin. 4 néo-antigènes sont ainsi identifiés comme fortement présents dans les tumeurs de la souris mais aussi capables de stimuler de fortes réponses immunitaires. Les souris atteintes du syndrome de Lynch vaccinées avec une combinaison de ces 4 antigènes protéiques, développent des réponses immunitaires robustes, bénéficient d’une forte réduction de leur charge tumorale et survivent plus longtemps.

 

Des essais chez l’Homme en cours : un essai clinique pionnier de phase 1/2a initié par l'hôpital universitaire de Heidelberg a déjà démontré que ces vaccins peptidiques néo-antigènes sont réalisables et induisent de fortes réponses immunitaires. Une biotech italienne, Nouscom, a utilisé un vaccin à base d'adénovirus pour immuniser les patients atteints du syndrome de Lynch et de tumeurs gastro-intestinales avancées.

 

Enfin, dès 2022, il est prévu qu'un essai clinique plus large teste l'efficacité d'un vaccin contre les tumeurs associées au syndrome de Lynch.

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