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SYNDROME du CÔLON IRRITABLE : Quel régime alimentaire ?

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 1 semaine
American Journal of Clinical Nutrition
En dépit de la prévalence croissante des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) -soit plus d’1 million de personnes souffrant d’une MICI en Europe- l’adhésion à un régime alimentaire spécifiques et personnalisé, ce qui semble la mesure à adopter en première intention, apparaît plus complexe que prévu (Visuel Adobe Stock 118402817)

En dépit de la prévalence croissante des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) -soit plus d’1 million de personnes souffrant d’une MICI en Europe- l’adhésion à un régime alimentaire spécifiques et personnalisé, ce qui semble la mesure à adopter en première intention, apparaît plus complexe que prévu. Cette équipe de nutritionnistes et de gastroentérologues de la Chalmers University of Technology (Suède) révèle que que le gluten et certains types de glucides appelés « fodmaps » ont moins d'effet, en moyenne, sur les symptômes de la MICI. Des données précieuses pour les patients et leurs médecins, présentées dans l’American Journal of Clinical Nutrition mais qui n’écartent pas l’intérêt d’un régime alimentaire évolutif et personnalisé.

 

Le SCI (syndrome du côlon irritable) affecte 3 à 5 % de la population mondiale et entraîne des symptômes tels que des douleurs à l'estomac, de la diarrhée et la constipation.

Les « FODMAPs » pour « Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols » ou « oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale » sont considérés comme des facteurs possibles de troubles intestinaux. Partiellement ou pas du tout digérés et absorbés au niveau de l'intestin grêle, ils peuvent en effet entraîner une distension du gros intestin et la production de gaz liée à leur fermentation, avec des douleurs intestinales ou encore une accélération du transit et des flatulences. Alors que les FODMAPs sont présents dans les fibres alimentaires de très nombreux végétaux et autres aliments, respecter un régime pauvre en FODMAPs peut être contraignant.

 

Le gluten est un facteur aujourd’hui bien documenté et reconnu de perméabilité intestinale et d’inflammation systémique. Certaines personnes souffrant du syndrome du côlon irritable évitent certains types d'aliments dont fréquemment le gluten.

L'effet des FODMAPS doit être évalué au cas par cas

Avec ses collègues de l'Université d'Uppsala, l’équipe de Göteborg a mené cette étude auprès de 110 patients atteints du syndrome et examiné leur réponse à la consommation d’aliments riches en gluten ou en fodmaps, vs aliment « placebo ». Les chercheurs ont utilisé l’échelle « IBS-SSS » d’évaluation du syndrome du côlon irritable sur laquelle un changement de plus de 50 points indique un effet cliniquement significatif.

 

  • une consommation élevée de gluten n’induit que peu d’effet « d’échelle » (+10) sur la sévérité ou la réduction du syndrome du côlon irritable ;
  • une consommation élevée de fodmaps induit une augmentation de 42 sur l’échelle d’évaluation : ainsi les fodsmaps peuvent aggraver les troubles intestinaux mais dans une moindre mesure qu’on ne le pensait jusque-là ;

 

Alors, quel intérêt d’un régime alimentaire spécifique dans la gestion de la MICI ? « L’adhésion à un régime alimentaire spécifique en particulier sans gluten, n’est pas aussi importante qu'on ne le pensait », explique l’auteur principal, Elise Nordin, chercheur en sciences alimentaires à Chalmers.

Selon les auteurs,

ces données confirment aussi l’importance du facteur psychologique.

Car, lors des précédentes études, les chercheurs avaient ouvertement exclu les fodmaps du régime alimentaire des participants avec une réduction significative des symptômes du SCI. Cependant, cette nouvelle étude menée en double aveugle rend possible une évaluation plus objective des résultats.

 

Le régime alimentaire devrait être adapté individuellement, pour chaque patient, soutiennent les auteurs, qui travaillent dans le cadre d’un programme de recherche plus vaste à identifier des biomarqueurs dans la flore intestinale ou dans le sang permettant de prédire l’évolution de la MICI. « Le métabolisme et la flore intestinale de chaque sujet répond différemment aux différents régimes alimentaires ».

 

« C’est pourquoi, il est essentiel d’identifier des marqueurs objectifs permettant des conseils diététiques plus personnalisés », explique le professeur Rikard Landberg, Chef du département des sciences de l'alimentation et de la nutrition à l'Université de Chalmers.

 

Ainsi, même si au niveau du groupe, l’effet des fodmaps apparaît modéré, il semble possible que certains patients réagissent fortement à ces aliments.

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