TABAGISME: Empêche-t-il la prise de poids ou pas?
Les données sur l’impact du tabagisme sur l'apport calorique sont mitigées. Cette petite étude, présentée au Congrès 2016 de l’European Respiratory Society décrypte son effet sur les niveaux de l'hormone ghréline ou hormone de la faim et aboutit en effet à un risque moindre de surpoids chez les fumeurs. Des conclusions qui ne doivent pas faire oublier la priorité de la réduction ou de l’arrêt du tabac sur la prise de poids et la nécessité d’adapter le suivi des patients fumeurs en sevrage, dans l’objectif de réduire leurs préoccupations liées au poids.
Les chercheurs de l'Université d'Athènes rappellent que la plupart des patients qui parviennent à arrêter de fumer prennent du poids et que les fumeurs actuels sont moins susceptibles d'être en surpoids que les non-fumeurs. Ainsi de nombreux adolescents et surtout les filles vont commencer à fumer aussi dans l'espoir d'une meilleure gestion du poids corporel. Cette croyance persiste ensuite à l'âge adulte. Le gain de poids après l'arrêt du tabac démotive de nombreux fumeurs et notamment des femmes d'arrêter de fumer et c'est aussi et ensuite une raison fréquente de la reprise du tabagisme. Jusqu'à présent, à la fois les données et les mécanismes documentés derrière cette association tabac et poids sont restés confus. Certaines études ont évoqué l'effet du tabac sur l'apport alimentaire, la modification du métabolisme, ou encore les niveaux de certaines hormones.
Le tabagisme et son effet aigu sur l'apport alimentaire : cette petite étude a donc examiné l'effet aigu du tabagisme et de son abstinence, sur la consommation alimentaire, les sentiments subjectifs de faim ou de satiété et les niveaux des hormones liées à l'appétit, chez 14 hommes en bonne santé qui ont participé, après une nuit d'abstinence à 2 expériences, fumer 2 cigarettes de la marque de leur choix, ou tenir une cigarette sans l'allumer, le tout durant 45 mn, puis pouvoir consommer « ad libitum » et gratuitement toute une variété d'aliments. Les chercheurs ont évalué l'apport alimentaire, la sensation d'appétit (faim, satiété, envie de manger) et l'envie de fumer à différents points dans le temps. Des échantillons de sang ont été analysés pour différentes hormones. Les chercheurs montrent que le tabagisme,
· entraîne un effet aigu sur l'apport alimentaire, jusqu'à réduire de 152 calories, l'apport alimentaire qui suit,
· cet effet semble médié par les niveaux de ghréline plasmatique
· ne modifie pas les sentiments d'appétit ou de satiété.
En conclusion, cette toute petite étude conclut que le tabagisme a un effet aigu sur l'apport calorique médié par les modifications de niveaux de ghréline. Des données à reproduire sur un échantillon plus large, et peut-être d'autres médiateurs à découvrir et à cibler, afin de limiter la prise de poids liée parfois à l'arrêt du tabac.
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