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TABAGISME PASSIF : Comment la fumée tertiaire paralyse le foie et le cerveau

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 1 semaine
Clinical Science
Des résultats qui engagent les fumeurs notamment qui vivent avec de jeunes enfants, à arrêter la cigarette ou à tout le moins, à ne jamais fumer à l'intérieur.

Ces chercheurs de l’Université de Californie, montrent ici sur la souris, les dommages considérables de la fumée tertiaire, ou dépôt de composés toxiques dans l’environnement liés au tabagisme. Selon ces travaux, certes menés sur l’animal et présentés dans la revue Clinical Science, l'exposition à la fumée tertiaire peut paralyser le fonctionnement du cerveau et du foie, affecter le comportement, augmenter le risque de maladies neurodégénératives et déséquilibrer le métabolisme.

 

S’il s’agit d’une recherche sur l’animal, il faut préciser que les chercheurs californiens mettent toutes les chances de leur côté pour reproduire les effets d’une telle exposition chez l’Homme. Et si leurs conclusions doivent être validées chez l’Homme, ce qui sera complexe, elles n’en restent pas moins très préoccupantes. De plus, l'exposition de la souris à des matériaux et surfaces (tapis, tapisseries, rideaux etc…) entraîne des changements apparents dès le premier mois d’exposition et qui s’aggravent au fil du temps…

 

Les chercheurs souhaitaient au départ à déterminer le temps minimum d'exposition à la fumée tertiaire pour entraîner des effets néfastes sur la santé. Des objets exposés à la fumée secondaire ont donc été placés dans les cages des souris, de manière à reproduire une exposition équivalente à celle, chez l’Homme, de sujets vivant dans une maison avec un fumeur et les chercheurs ont analysé, à 1,2, 4 et 6 mois, les tissus et le sérum des animaux pour 24 biomarqueurs. Ces résultats ont été comparés à ceux de souris témoins, exemptes d’exposition. Dans l'ensemble, l’expérience révèle ou confirme de nombreux effets :

  • Peu de temps après l'exposition,
    • les souris présentent une résistance à l'insuline, à 4 mois d'exposition un risque très élevé de diabète de type 2 ;
    • la fumée tertiaire induit des changements sur le cerveau et le foie, après seulement deux mois ;
  • Après seulement 1 mois d'exposition les biomarqueurs suivants augmentent à raison de 1,5 à 2,5 fois :
    • l’enzyme du foie aspartate aminotransférase (AST), illustrant ces dommages au foie ;
    • le facteurs de stimulation des colonies de granulocytes-macrophages et le facteur de nécrose tumorale (TNF-a), 2 facteurs impliqués dans l'inflammation et la réponse immunitaire ;
    • l’hormone adrénaline, associée au stress ;
  • A 2 mois,
    • le taux de glycémie à jeun ;
    • l'interleukine-6 ​​(IL-6), un autre marqueur de l'inflammation ;
    • les niveaux de peroxyde d'hydrogène dans le foie, ce qui suggère une capacité antioxydante du foie réduite ;
    • des dégâts à l’ADN dans le foie.
  • Après 4 à 6 mois d'exposition :
    • le taux d'insuline sérique ce qui suggère le risque de au diabète de type 2 ;
    • des dégâts à l’ADN dans le cerveau et d’autres dans le foie ;
    • les taux d'hormones de libération de corticotropine, une hormone impliquée dans la réponse au stress.

 

 

Ainsi, même si l’étude est menée chez l’animal, les effets constatés de l’exposition à la fumée tertiaire, et dès le début de l'exposition sont peu contestables. Des données qui veulent sensibiliser le public sur les dangers du tabagisme passif et les fumeurs notamment qui vivent avec de jeunes enfants, à arrêter la cigarette ou à tout le moins, à ne jamais fumer à l'intérieur.

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