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TACHYCARDIE, FIBRILLATION : Comment vit-on avec un défibrillateur implantable ?

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
EHRA
L'étude met en évidence les risques d'anxiété et de dépression après l’implatation d’un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI) (Visuel NIH)

C’est la première étude à souligner les effets psychologiques et mentaux de l'implantation d'un dispositif cardiaque. L’étude, présentée au congrès scientifique en ligne EHRA 2021, de l’European Society of Cardiology (ESC), met en évidence les risques d'anxiété et de dépression après l’implatation d’un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI). L’équipe de cardiologues de l'hôpital universitaire d'Odense (Danemark) suggère ainsi que ces patients devraient être régulièrement dépistés pour l'anxiété et la dépression.

 

Le Pr Susanne Pedersen, auteur principal de l’étude, explique : «La plupart des patients s'adaptent bien au DCI. Mais d'autres voient leur vie totalement chamboulée, avec des inquiétudes concernant les chocs éventuels sur l'appareil, l'image corporelle et parfois même la nécessité de changer de situation professionnelle ». De précédentes études, citées par les chercheurs, ont déjà suggéré que ces patients « implantés » anxieux ou déprimés déclarent une qualité de vie dégradés et encourent des risques accrus d'épisodes d’arythmie et de décès. L’équipe a donc souhaité évaluer le taux de patients qui développent de l'anxiété ou la dépression après l'implantation d'un DCI.

L’implantation d’un DCI n’est pas anodine pour le patient

Il s’agit de l’analyse des données de l’étude Defib-women, une étude observationnelle nationale, multicentrique, prospective, menée auprès de 1040 patients recevant un DCI pour la première fois et suivis durant 2 ans. L’analyse constate :

 

  • une incidence (première apparition depuis l’implantation du DCI) de l’anxiété de 14,5%, cumulée sur la période de suivi de 24 mois ;
  • une incidence de la dépression de 11,3%, cumulée sur la même période de suivi ;
  • un âge plus élevé s’avère associé à un risque réduit de 46% du développement de l’anxiété, le fait d'être marié et un fonctionnement physique dégradé sont en revanche associés à un risque accru de 48 à 66% ;
  • un âge plus élevé et un meilleur fonctionnement physique sont associés à un risque réduit de 40 à 50% du risque de dépression ;
  • le tabagisme et un fonctionnement physique dégradés sont en revanche associés à un risque accru et jusqu’à multiplié par 2 de dépression.

 

Quelles implications ? Ces données suggèrent un dépistage plus régulier voire systématique de la dépression et de l'anxiété chez ce groupe de patients. Beaucoup d’entre eux pourraient bénéficier d'un soutien supplémentaire. A fortiori les patients implantés plus jeunes et qui ont une fonction physique dégradée.

 

Repérer les patients à risque psychologique : l'implantation d'un DCI passe souvent par une procédure ambulatoire. Alors que certains patients ont hâte de rentrer chez eux, d'autres deviennent rapidement anxieux, estimant qu'il est trop tôt et qu’ils n'ont pas eu le temps de s'adapter. Selon les auteurs,

 

« c’est un signe qui devrait encourager à proposer au patient un entretien avec professionnel de la santé et l’orienter, si nécessaire, en cas de scores élevés d'anxiété ou de dépression vers un psychologue ».

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