TENDINITE : Les corticoïdes peuvent aider, sous condition d'une prescription "chronométrée"
Un traitement par corticoïde peut favoriser la guérison d’un tendon endommagé, mais à condition d’être administré au bon moment, précise cette étude de l'université de Linköping (Suède). L’équipe montre que dans ce cas et chez le rat, le tendon est même devenu deux fois « plus fort ». Des résultats surprenants, présentés dans les dans les Scientific Reports, en regard des effets négatifs mieux connus des anti-inflammatoires sur le processus de cicatrisation. Si confirmées, ces nouvelles données pourraient avoir des implications importantes dans la prise en charge des blessures orthopédiques.
L'inflammation joue un rôle important dans tout processus de cicatrisation, y compris d'un tendon endommagé. Au cours de la phase initiale de cicatrisation, une réponse inflammatoire relativement aiguë se produit et plusieurs types de cellules immunitaires sont comme attirés par la plaie. La zone devient enflée et douloureuse. Puis l’inflammation évolue et signale au corps qu'il est temps de construire de nouveaux tissus pour réparer la lésion. De précédentes recherches ont montré que les médicaments anti-inflammatoires ont des effets négatifs sur la cicatrisation car ils peuvent perturber cette évolution naturelle. C’est sur cette courte fenêtre située entre l’inflammation initiale et l'inflammation reconstructive et curative que les chercheurs se concentrent. Car si au moment où débute la formation du nouveau tissu tendineux où l'inflammation est censée disparaître, si celle-ci perdure, elle perturbe la phase de reconstruction.
Lorsque le corticoïde est donné au bon moment : lorsque les chercheurs donnent au rat, modèle de tendinite d'Achille un corticoïde (dexaméthasone) juste au début la phase de reconstruction, ils constatent que la qualité des fibres de collagène dans le tendon est alors plus élevée. Le tendon cicatrisé est plus de 2 fois plus puissant que chez des rats témoins non traités. La différence de « réparation » est même visible à l’œil nu, commentent les auteurs.
L’inflammation chronique entrave le processus de maturation : Au fil de la cicatrisation, les fibres de collagène initialement fixées de manière désorganisée vont s’organiser en faisceaux parallèles les unes par rapport aux autres, dans la même direction. Le corticoïde donné au bon moment élimine l’inflammation qui peut entraver ce processus de maturation.
Ces résultats obtenus chez l’animal devront encore être confirmés chez l’Homme, et il est encore trop tôt pour dire que ces anti-inflammatoires auront le même effet. Même si les chercheurs pensent ces résultats déjà très pertinents, ils prévoient plusieurs essais cliniques. « L'effet de ce traitement corticoïde bien chronométré est si spectaculaire qu'il mérite vraiment d'être étudié davantage, dans l’espoir d’un usage clinique dans la prise en charge des blessures orthopédiques ».
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