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TOC : Le biomarqueur neuronal qui permet de mieux le traiter

Actualité publiée il y a 1 mois 2 semaines 5 jours
Nature Medicine
Ce nouveau biomarqueur neuronal des troubles obsessionnels compulsifs (TOC)  va permettre de prédire et de surveiller avec précision l'état clinique des patients atteints (Visuel Adobe Stock 265472860)

Ce nouveau biomarqueur neuronal des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) découvert par des neuroscientifiques du Baylor College of Medicine (Houston) et du Texas Children's Hospital va permettre de prédire et de surveiller avec précision l'état clinique des patients atteints. L’étude, publiée dans la revue Nature Medicine promet une nouvelle approche thérapeutique pour d'autres troubles psychiatriques graves.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Nicole Provenza, professeur au Baylor College of Medicine précise : « les progrès récents dans la neuromodulation chirurgicale permettent aujourd’hui une surveillance continue de l'activité cérébrale des patients atteints de TOC au cours de leur vie quotidienne. Ces nouvelles technologies nous ont permis ici d’identifier des signatures neuronales clés prédictives chez plusieurs patients atteints de TOC résistant au traitement et recevant un traitement de stimulation cérébrale profonde ».

 

Le TOC est un problème de santé mentale courant qui ne touche pas moins de 2 à 3 % de la population mondiale. En cas de forme sévère, les patients présentent des comportements compulsifs et répétitifs, apparemment insensées, et développent des pensées intrusives. Ainsi, le TOC a de lourdes conséquences sur le bien-être et la qualité de vie des patients et de leurs soignants et interfère souvent avec la capacité à conserver un emploi et des relations. Bien que la psychothérapie et les médicaments soient efficaces chez une majorité de patients, 20 à 40 % d’entre eux sont résistants à ces traitements.

La stimulation cérébrale profonde efficace contre le TOC sévère et résistant au traitement

Depuis le début des années 2000, la stimulation cérébrale profonde est plus largement utilisée pour moduler l’activité neuronale dans des régions spécifiques du cerveau liées aux symptômes du TOC. Parmi les patients résistants aux thérapies standard, on estime qu’environ les 2 tiers pourraient bénéficier d’une réduction de leurs symptômes, avec la stimulation cérébrale profonde.

 

Comment ça marche ? Des stimulateurs de stimulation cérébrale profonde régulent l’activité électrique dans le cerveau. Le générateur est généralement implanté dans la partie supérieure de la poitrine et est relié via une paire de fils vers les régions cibles du cerveau. Un réglage précis des paramètres de stimulation permet aux impulsions électriques de restaurer un circuit cérébral fonctionnel. La stimulation cérébrale profonde est couramment utilisée pour traiter les troubles du mouvement tels que les tremblements essentiels et la maladie de Parkinson, et est de plus en plus utilisée pour les TOC graves.

 

Un nouveau biomarqueur pour surveiller la réponse à la stimulation : régler la stimulation est une tâche complexe pour les troubles psychiatriques comme le TOC : « chez ces patients, le réglage de la stimulation est plus complexe, car il y a un long délai entre le début de la stimulation et l'amélioration des symptômes », précise l’un des chercheurs, le Dr Sheth, professeur de neurochirurgie au Baylor College. Il existait donc le besoin d’un biomarqueur fiable de la réponse au traitement.

Pour identifier ce biomarqueur de la réponse au traitement,

l’équipe se concentre sur l’un des comportements les plus caractéristiques du TOC : la tendance à l’évitement. Les personnes atteintes de TOC présentent toujours un comportement d'évitement face aux menaces perçues dans la vie quotidienne, c’est aussi pourquoi ils adoptent des routines rigides et des comportements répétitifs. On sait que certaines oscillations cérébrales à basse fréquence jouent un rôle important dans ces processus cognitifs modifiés chez les personnes atteintes de TOC sévères et résistants au traitement. L’équipe a donc développé un nouveau dispositif de stimulation cérébrale, qui délivre la stimulation mais enregistre aussi l’activité cérébrale.

 

  • L’équipe a pu ainsi mesurer les schémas d’activité neuronale dans l’état gravement symptomatique.
  • Et découvrir un modèle d’activité neuronale dans le striatum ventral, extrêmement prévisible et périodique chez tous les participants atteints de TOC ;
  • lorsque la stimulation fonctionne, une rupture dans ce schéma prévisible est alors observée ;
  • la perte de cette signature neuronale hautement prévisible indique que les patients bénéficient d’une réduction des comportements caractéristiques du TOC.

 

En synthèse, la recherche identifie un biomarqueur neurophysiologique qui peut servir d’indicateur fiable de l’amélioration de l’humeur et des comportements chez les patients atteints de TOC après un traitement par stimulation cérébrale profonde. Un nouveau biomarqueur qui va rendre la thérapie plus accessible à un plus grand nombre de cliniciens et de patients.

 

Enfin, de telles signatures d'activité neuronale pourraient permettre de diagnostiquer, prédire et surveiller d’autres troubles neuropsychiatriques.


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