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Transplantation du MICROBIOTE FÉCAL : Peut-être le remède clé contre l’obésité

Actualité publiée il y a 5 années 3 mois 5 jours
Digestive Disease Week®
 Le microbiome intestinal déjà documenté pour son rôle dans le métabolisme et l’obésité pourrait donc être la clé d’un nouveau traitement de perte de poids.

C’est le premier essai contrôlé randomisé sur la greffe ou transplantation de microbiote fécal -ici via des capsules remplies de matière fécale- pour lutter contre l’obésité, et ces premiers résultats, présentés à la Digestive Disease Week® 2019 sont plutôt positifs. Le microbiome intestinal déjà documenté pour son rôle dans le métabolisme et l’obésité pourrait donc être la clé d’un nouveau traitement de perte de poids.

 

À l'aide de ces capsules remplies de microbiote issu de donneurs maigres, les chercheurs parviennent en effet à modifier en partie la composition du microbiote intestinal de patients souffrant d'obésité. « Dans notre pratique clinique, nous voyons des patients qui n'ont vraiment aucun autre problème médical, mais qui ne parviennent pas, tout simplement, à perdre du poids. C'est un groupe de patients très important car nous pouvons encore prévenir toute une série de complications liées à l’excès de poids », explique l’auteur principal, le Dr Jessica Allegretti, directeur du programme de greffe de microbiote fécal au Brigham and Women's Hospital de Boston.

Se rapprocher du microbiote intestinal de personnes ayant un métabolisme sain et un poids de santé

L'étude pilote est menée auprès de 22 patients obèses mais exempts de tout autre problème de santé ou comorbidité de l'obésité- tel que le diabète ou la maladie du foie gras. Durant 12 semaines, la moitié des patients ont pris des gélules contenant des matières fécales provenant d'un donneur maigre et les autres participants ont reçu des gélules placebo. Les chercheurs ont ensuite recherché des modifications dans les niveaux d’une hormone intestinale, le GLP1 (glucagon-like peptide 1), liée au réflexe de satiété et donc à la perte ou à la prise de poids. Si les résultats des essais initiaux ne montrent pas de grande différence en hormone GLP1 ni en perte de poids, d’autres changements sont détectés dans le microbiote des receveurs :

  • une diminution d’un acide biliaire spécifique,
  • des modifications dans les échantillons de selles aboutissant à une similitude accrue avec le microbiote du donneur maigre.

 

 

Se rapprocher d’un microbiote intestinal sain : ce n’est qu’une première étape certes, mais encourageante car elle permet de se rapprocher du microbiote intestinal de personnes ayant un métabolisme sain et un poids de santé, concluent les chercheurs. De prochaines recherches vont donc regarder les effets de différentes doses de matières fécales pour mieux comprendre le rôle du microbiome dans l'obésité. Les données de modification des niveaux d’acides biliaires suggèrent également qu'il existe peut-être une ou plusieurs voies en jeu et à cibler pour traiter l’obésité.

 

L'obésité est un trouble très complexe, un processus multifactoriel, mais qui inclut le microbiote intestinal. Le microbiote est très probablement au cœur de son développement.


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