TRAUMA CÉRÉBRAL : Favorise-t-il un déclin cognitif plus rapide ?
La question du lien entre une lésion cérébrale traumatique et le risque de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer mérite d’être posée, à 2 titres. D’abord parce que plus de 10 millions de personnes dans le monde sont victimes, chaque année, d’un traumatisme cérébral. Ensuite, parce que de nombreuses maladies neurologiques intègrent, dans leur étiologie, une lésion « à la tête ». Cette toute première étude à examiner si le trauma cérébral influe sur le déclin cognitif, présentée par une équipe de l'Université de Boston dans le Journal of Alzheimer's Disease, nous apporte une réponse plutôt positive.
Si de nombreuses études ont envisagé la lésion cérébrale traumatique (TCE) comme facteur de risque possible de démence causée par la maladie neurodégénérative, dont la maladie d'Alzheimer (AD), on connaît mal l’influence de ce traumatisme, le vieillissement arrivant, sur l’évolution de la cognition. Selon les auteurs, la relation entre le trauma cérébral et les trajectoires cognitives à long terme reste mal comprise car les études précédentes étaient basées sur de trop petits échantillons, de trop courtes durées de suivi, de taux d'attrition élevés, d’historique limité sur les expositions répétées et autres biais méthodologiques. La nouvelle étude montre qu’un antécédent de lésion cérébrale traumatique avec perte de conscience ne semble pas affecter l’évolution cognitive ou la vitesse du déclin cognitif chez les participants ayant, avant l’âge avancé, une cognition normale ou même chez ceux diagnostiqués avec Alzheimer.
APOE ou pas : Ici, les chercheurs ont comparé la performance aux tests cognitifs de 706 participants, dont 432 avec cognition normale et 274 avec démence de type Alzheimer et examiné le rôle possible de la génétique dans la relation entre la lésion cérébrale et le déclin cognitif en se concentrant sur le gène APOE ε4, bien connu pour augmenter le risque d’Alzheimer. Finalement, l’analyse n’identifie aucune différence entre les participants à histoire de trauma et les témoins, que les participants aient une cognition normale ou pas et quel que soit leur génotype APOE.
Des résultats plutôt positifs mais à prendre avec des pincettes, car tous les traumas cérébraux ne font pas obligatoirement l’objet de déclaration. Ensuite, il s’agirait aussi de faire la distinction entre chocs légers, exposition à des traumatismes réguliers par la pratique de sports de contact par exemple, ou de traumatisme cérébral aigu. De nouvelles études sont d’ores et déjà prévues.
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