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TROUBLES du SOMMEIL ? Il est temps de vérifier sa tension artérielle

Actualité publiée il y a 11 mois 2 semaines 3 jours
Hypertension
« Vous perdez le sommeil ? Il est peut-être temps de vérifier votre tension artérielle » (Visuel Adobe Stock 182955992)

« Vous perdez le sommeil ? Il est peut-être temps de vérifier votre tension artérielle », recommandent ces chercheurs du Brigham and Women's Hospital (BWH, Boston) qui appellent leurs collègues dans la revue Hypertension à prendre en compte, notamment chez leurs patientes plus âgées, cette corrélation entre les symptômes de l'insomnie et de l'hypertension (HTA).

 

Dormir suffisamment n'a jamais été aussi difficile avec nos environnements et modes de vie suffisante d'aujourd'hui. On estime que l'HTA et les troubles du sommeil sont de plus en plus répandus chez les adultes dans les pays riches : 35 % des adultes ne dorment pas suffisamment la nuit, environ 30 % présentent des symptômes d’insomnie. 45 % souffrent d’hypertension artérielle.

 

Au-delà des hausses simultanées de prévalence de l’insomnie et de l’hypertension, la recherche rappelle pourquoi une durée suffisante et une bonne qualité de sommeil sont essentielles pour rester en bonne santé. Ainsi, les femmes qui commencent à rencontrer des difficultés à dormir suffisamment encourent généralement un risque accru d’hypertension artérielle.

 

L’auteur principal, Shahab Haghayegh, chercheur au BWH et à la Harvard Medical School résumle les conclusions : « ces résultats suggèrent que les personnes souffrant de symptômes d'insomnie pourraient largement bénéficier d'un dépistage préventif de l’hypertension. D’autant que l’HTA est associée à de nombreuses autres complications de santé physique et mentale. Plus tôt les patients souffrant d’HTA sont détectés et traités, et plus il est possible de réduire leur risque de futurs problèmes de santé ».

 

L’étude a suivi, sur 16 ans, 66.122 participants âgés de 25 à 42 ans de cohorte Nurses' Health Study II (NHS2), exempts de HTA à l’inclusion. L’analyse a pris en compte les données sur l’âge, l’origine ethnique, l’indice de masse corporelle (IMC), le régime alimentaire, le mode de vie, l’activité physique, les antécédents d’apnée du sommeil et les antécédents familiaux d’hypertension. L’incidence de l’HTA a été évaluée tous les 2 ans et la durée du sommeil consignée en 2001, puis à nouveau en 2009, en prenant le nombre moyen d'heures de sommeil sur une journée de 24 heures. Les différents troubles du sommeil ont également été pris en compte. L’analyse révèle que :

 

  • les femmes qui ont des troubles du sommeil présentent en moyenne un IMC plus élevé, pratiquent moins l’activité physique et suivent un régime alimentaire « plus pauvre » ;
  • les femmes qui ont des troubles du sommeil sont également plus susceptibles de fumer et de boire de l’alcool et d’avoir passé la ménopause ;
  • sur les 25.987 cas d’HTA documentés au cours du suivi, les femmes qui dormaient moins de 7 à 8 heures par nuit présentent un risque très accru d’HTA ;
  • les difficultés d’endormissement ou à rester endormi durant la nuit sont associées à l’HTA ;

  • se réveiller tôt le matin n’est pas associé au risque accru d’HTA ;
  • ces différentes associations valent après prises en compte des horaires de travail postés des participants ou de leur chronotype (« du matin ou du soir »).

 

Quelle relation entre le sommeil et le risque d'hypertension ? Bien que la nature exacte de la relation entre ces 2 conditions reste mal comprise, les auteurs font d’une cascade d'événements déclenchée par le manque de sommeil, dont une rétention de sodium, le développement d’une rigidité artérielle et d’anomalies du débit cardiaque, ce qui pourrait favoriser l'hypertension. Les perturbations du cycle veille/sommeil peuvent également influencer l’activité de constriction/relaxation des vaisseaux sanguins et la fonction des cellules (endothéliales) qui régulent le tonus vasculaire.

 

Enfin, il s’agit d’une étude d’association, dont la collecte des données sur la qualité du sommeil n’a pu être réalisée qu’à des points précis de l’étude. Cependant le grand nombre de participants et la durée de suivi incitent à mener des recherches complémentaires, pour regarder, par exemple, si les somnifères pourraient avoir un effet bénéfique sur la tension artérielle.

 

« Dans l’attente, ces résultats soulignent le rôle crucial d'un sommeil de qualité dans notre bien-être général. Les recommandations de sommeil sont de 7 heures ou plus par nuit et les difficultés d’endormissement ou de maintien du sommeil doivent inciter à aller consulter ».


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