APNÉE du sommeil et risque CARDIOMÉTABOLIQUE : Une association bien spécifique
Cette étude brésilienne nous apporte une nouvelle confirmation sur l'association entre le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) et les facteurs de risque cardiométaboliques. Cependant, cette association ne vaut pas avec une durée insuffisante de sommeil (ou une privation de sommeil). Des preuves présentées dans la revue Chest qui, en associant le SAOS avec notamment l'obésité, l'hypertension, le diabète et la dyslipidémie, engagent une fois de plus les médecins à détecter et traiter l’apnée chez leurs patients, et les patients traités à observer leur traitement.
En fait, ici, les chercheurs comparent les effets de ces 2 troubles du sommeil très courants. L’auteur principal, le Dr Luciano F. Drager, de l’Institut de cardiologie (InCor) et de l’Université de Sao Paulo rappelle l’importance de ne pas confondre ces 2 conditions et de traiter chacune, de manière personnalisée.
L’étude, menée auprès d’un large échantillon d'adultes montre qu’une trop courte durée de sommeil, et l’apnée sont 2 conditions indépendamment associées à la somnolence diurne. Le SAOS, mais pas une durée courte de sommeil, est associé aux différents facteurs de risques cardiométaboliques évoqués. Les chercheurs ont analysé les données de près de 2.100 participants de l’étude longitudinale brésilienne sur la santé des adultes (ELSA-Brésil), qui cherche à déterminer la progression des maladies chroniques cliniques et infracliniques. L’étude a mesuré la durée du sommeil de manière objective à l'aide d'un dispositif (actigraphie du poignet sur une période de 7 jours). La prévalence des troubles du sommeil chez les participants s’est avérée plus élevée que prévue,
- près du tiers d’entre eux souffrent de SAOS,
- plus du quart d’insuffisance de sommeil, avec des nuits < 6 heures de sommeil,
- 11% des participants souffrent des 2 conditions.
L’analyse révèle que :
- alors que les participants « en manque de sommeil » sont plus susceptibles de déclarer une somnolence excessive diurne, ces derniers ne présentent pas d’augmentation du risque d’obésité, d’hypertension ou de dyslipidémie, au contraire des participants atteints de SAOS.
- Le SAOS, a contrario, n’est pas associé à une somnolence diurne excessive, même lorsqu’il est très sévère ;
- le SAOS est associé à l'obésité, à l'hypertension et à la dyslipidémie (flèches bleues sur visuel ci-contre), mais pas à l'anxiété ni à la dépression.
Les auteurs suggèrent que lors des études précédentes, l’association positive constatée entre l’insuffisance de sommeil et les facteurs de risque cardiométaboliques pourrait être, en réalité, liée à un SAOS non diagnostiqué.
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