TROUBLES PRÉMENSTRUELS et DÉPRESSION POST-PARTUM : Un lien bidirectionnel
Il existe bien un lien bidirectionnel entre les troubles prémenstruels et la dépression périnatale dont la dépression post-partum, conclut cette équipe de gynécologues et de psychologues du Karolinska Institutet. La recherche révèle ainsi, dans la revue PLoS Medicine, que les femmes atteintes du syndrome prémenstruel (SPM) -c’est-à-dire qui développent des symptômes dans les jours qui précèdent les règles- ou du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM : symptômes durant la 2è parioe du cycle) encourent un risque plus élevé de dépression périnatale.
À l’inverse, les femmes souffrant de dépression périnatale ou post-partum, présentent un risque plus élevé de développer des troubles prémenstruels.
Les troubles prémenstruels comme le SPM ou le TDPM et la dépression périnatale sont similaires dans la manière dont les symptômes apparaissent en corrélation avec les changements hormonaux. Cette similitude a donné lieu à l’hypothèse selon laquelle ces troubles partagent à la fois des causes et des facteurs de risque. La recherche actuelle démontre cette association bidirectionnelle.
Détecter les troubles prémenstruels pour prévenir la dépression périnatale.
L’un des auteurs principaux, Qian Yang, chercheur affilié à l'Institut de médecine environnementale du Karolinska Institutet résume le propos de l’étude : « nous démontrons ici que les femmes qui souffrent de SPM ou de TDPM ont un risque plus élevé de développer une dépression périnatale et vice versa. Ces conditions pourraient en effet avoir des causes communes ».
L’étude analyse les données d'environ 1.800 000 grossesses enregistrées dans le registre médical suédois des naissances, de 2001 à 2018. Parmi ces naissances, près de 85.000 femmes souffrant de dépression périnatale ont été identifiées. Des registres nationaux supplémentaires, tels que le registre des patients et le registre des médicaments, ont été utilisés pour identifier les femmes diagnostiquées avec un SPM ou un TDPM. Les données de ces participantes ont ensuite été comparées à celles d’un groupe témoin de près de 850.000 femmes n’ayant pas développé de dépression périnatale au cours de la même période. L’analyse révèle que :
- les femmes souffrant de troubles prémenstruels sont 5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression périnatale ;
- à l’inverse, les femmes ayant souffert de dépression périnatale sont 2 fois plus susceptibles de souffrir de troubles prémenstruels ;
- cette association bidirectionnelle est notée pour la dépression prénatale et post-partum, et quels que soient les antécédents de troubles psychiatriques.
Les auteurs rappellent aux professionnels de la santé de la femme, qui rencontrent leurs patientes pendant la grossesse, ce lien entre les troubles prémenstruels et la dépression périnatale, et l'importance de la détection de ces 2 conditions.
Des recherches supplémentaires sont en cours pour comprendre le lien biologique entre les troubles prémenstruels et la dépression périnatale.
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