Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

Un DIABÈTE qui dégénère peut annoncer un cancer

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 4 semaines
ECCO
Un diabète qui s’aggrave rapidement peut être un signe d'alerte précoce de cancer du pancréas

Un diabète qui s’aggrave rapidement peut être un signe d'alerte précoce de cancer du pancréas, souligne cette étude présentée au Congrès 2017 de l’European CanCer Organisation (ECCO). C’est finalement un signal d’alarme adressé aux patients comme à leurs médecins sur la signification possible de l'apparition ou de la détérioration rapide du diabète. Un appel alors à un traitement plus agressif pour réduire le risque de cancer du pancréas.

 

Les chercheurs de l'International Prevention Research Institute (iPRI) près de Lyon ont effectué l'analyse des données de près d'un million de patients atteints de diabète de type 2, avec des cas enregistrés de cancer pancréatique. Précisément, l'analyse a été menée à partir des données de prescription, pour identifier 368.377 patients atteints de diabète de type 2 en Belgique entre 2008 et 2013 et 456.311 en Lombardie entre 2008 et 2012. Parmi ces patients diabétiques, 885 cas et 1.872 cas de cancer du pancréas ont été diagnostiqués, respectivement en Belgique et en Lombardie. L'analyse démontre que 50% des cas de cancer sont diagnostiqués dans l'année qui suit un diagnostic de diabète de type 2 et d'une première prescription de traitement antidiabétique.

 

-En Belgique, 25% des cas de cancer sont diagnostiqués dans les 90 jours du diagnostic de diabète,

-En Lombardie, ce sont 18% des cas de cancer qui sont diagnostiqués dans les 90 jours.

Après la première année, la proportion de cancers pancréatiques diagnostiqués chute de façon spectaculaire, résume l'auteur principal de l'étude, Alice Koechlin, chercheur à l'iPRI.

Incrétines vs ADO : Vs les patients traités par médicaments antidiabétiques oraux (ADO), les patients traités par incrétines (des hormones qui stimulent le pancréas à produire plus d'insuline pour abaisser la glycémie) présentent

-un risque 3,5 fois plus élevé d'être diagnostiqué avec un cancer pancréatique dans les 3 mois qui suivent leur première prescription d'incrétines,

-ce risque est « réduit » à 2,3 fois au cours des 3 à 6 mois qui suivent la première prescription,

-puis à 2 fois au cours des 6 à 12 mois qui suivent la première prescription,

-puis à 1,7 après la première année.

Le passage à l'insulinothérapie, également prédictif du risque de cancer : Parmi les patients déjà diagnostiqués diabétiques de type 2, sous ADO mais dont le traitement est renforcé ou qui passent à l'insuline, le diagnostic de cancer du pancréas est 7 fois plus fréquent.

Incrétines et cancer, une causalité inversée ? Si l'association entre le diabète de type 2 et le cancer du pancréas est déjà connue, la relation entre les deux pathologies est complexe. En particulier, on a longtemps pensé que les thérapies par incrétines, en raison de leurs effets stimulants sur le pancréas, pouvaient favoriser le développement du cancer du pancréas. On sait également que le cancer du pancréas peut causer le diabète. L'étude suggère que les incrétines sont souvent prescrites aux patients dont le diabète est causé par un cancer du pancréas encore non diagnostiqué. Comme le cancer n'est pas encore symptomatique, on a tendance à penser que les incrétines sont le déclencheur du cancer alors que c'est bien le cancer du pancréas qui provoque une détérioration du diabète, suivie alors par la prescription d'incrétines. Idem avec l'insulinothérapie.

En conclusion, soulignent les chercheurs, les médecins et leurs patients diabétiques doivent être conscients que l'apparition du diabète et/ou sa détérioration rapide peuvent être le premier signe d'un cancer du pancréas, encore asymptomatique. Avec toujours cet écueil, de l'absence de méthode diagnostique non invasive pour détecter le cancer du pancréas dont les symptômes visibles sont très souvent tardifs.

 

Autres actualités sur le même thème