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Vers une ANESTHÉSIE toujours plus écologique

Actualité publiée il y a 1 heure 44 min 14 sec
Sustainable practice
L'utilisation d'une anesthésie plus écologique permet de protéger à la fois les patients et l'environnement, en réduisant les émissions dangereuses de 50 % (Visuel Adobe Stock 55033291)

L'utilisation d'une anesthésie plus écologique permet de protéger à la fois les patients et l'environnement, en réduisant les émissions dangereuses de 50 % sans compromettre la sécurité des soins ou les résultats de santé. De nombreuses recherches plaident aujourd’hui pour la réduction de l'empreinte carbone de l'anesthésie et, dans certains groupes hospitaliers, ces mesures de réduction sont nécessaires et font partie des préalables de l’accréditation.

 

À l'échelle mondiale, les soins de santé contribuent de manière significative aux émissions globales de carbone. Les émissions proviennent de diverses sources, notamment la gestion des déchets, les plastiques à usage unique et celles liées au transport et à la restauration. On estime que

3 % proviennent d'agents inhalés utilisés pendant l'anesthésie.

L'impact environnemental de l'anesthésie dépasse ainsi de loin celui des autres spécialités médicales en raison de ces agents anesthésiques inhalés, reconnus comme de puissants gaz à effet de serre.

 

Les recherches sur les impacts atmosphériques, terrestres et aquatiques des produits pharmaceutiques anesthésiques se multiplient et renforcent progressivement les recommandations existantes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des soins d'anesthésie.

 

L'impact environnemental des soins d'anesthésie reste cependant encore à prendre en compte dans les décisions cliniques individuelles : de nombreux experts exhortent les cliniciens à prendre soin de leurs patients en toute sécurité et en intégrant l’ensemble des contraintes environnementales.

 

Quelles alternatives ? L'anesthésie intraveineuse et les techniques régionales ont un impact environnemental moindre que l'utilisation d'agents inhalés ; les efforts visant à réduire et à éliminer correctement les déchets pharmaceutiques sont tout aussi essentiels pour réduire la charge environnementale ; le desflurane ne doit pas être utilisé ; le protoxyde d'azote doit être évité sauf lorsque cela est cliniquement nécessaire ; les conduites centrales d'azote doivent être abandonnées ; de faibles débits de gaz frais doivent être utilisés chaque fois que des agents inhalés sont utilisés. De nombreux retours d’expérience font état de

une réduction possible de 50 % en 1 an seulement des émissions nocives,

grâce à l'utilisation d'agents anesthésiques inhalés moins polluants. Alors que des centaines de milliers de personnes subissent une anesthésie générale chaque année, de telles mesures de substitution pourraient contribuer de manière significative à la réduction de l’empreinte carbone des soins de santé.

 

« Nous avons aujourd’hui la preuve que de petits changements dans notre pratique entraînent de grands changements pour l’environnement et, surtout, aucun changement pour les patients », écrivent les auteurs d’une récente étude, publiée dans le Lancet Planetary Health. Des programmes comme la « Green Anesthesia Initiative », lancée à la Michigan Medicine en 2022, révèlent que ces petits changements peuvent permettre une diminution moyenne de plus de 14 kg par cas en équivalents CO2, et cela sans aucun changement dans la profondeur mesurée de l’anesthésie, les scores de douleur ou les effets secondaires comme les nausées et vomissements postopératoires.

 

« Nous avons fait cela tout en modernisant nos soins et en améliorant la sécurité des patients », soulignent ces anesthésistes. « C’est un excellent exemple de la manière dont les choix réfléchis, la technologie et l’éducation se combinent pour améliorer les soins prodigués à nos patients, à la fois directement au bloc opératoire et dans l’environnement dans lequel nous vivons tous ».

 

Ces résultats impressionnants montrent que nous pouvons repenser nos approches en matière de soins sans compromettre la sécurité, la qualité et les résultats des patients. L’anesthésie reste un exemple de choix de ce que nous pouvons faire pour réduire les dommages environnementaux et améliorer la santé publique dans les communautés et la qualité de vie dans nos sociétés.


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