VIH-SIDA : Une nouvelle thérapie génique à base d’ARNsi
Ces petits ARN interférents ou «ARNsi » pourraient révolutionner la lutte contre le VIH en offrant une nouvelle base aux thérapies géniques. L’équipe de généticiens et de pharmacologues de l’Université de Waterloo (Belgique) présente un nouveau nanomédicament chargé de ce matériel génétique sous forme de ARNsi contre le VIH. Ces ARNsi dont la fonction est décryptée dans le Journal of Controlled Release, capables de réguler les gènes et les protéines dans nos cellules, permettent ici de réduire de 73 % la réplication du VIH.
L’auteur principal, Emmanuel Ho, professeur agrégé de pharmacie à l'Université de Waterloo précise que « c’est une voie vers de nouveaux traitements dans la lutte contre le VIH ». L’objectif de la thérapie est, via une combinaison de nanomédicaments capables de réactiver l’autophagie mais aussi d’empêcher l’entrée du VIH dans les cellules, permettant ainsi au corps de réinitialiser son système de défense.
L’autophagie joue en effet un rôle crucial dans l’élimination des microbes dont les virus et les bactéries. Cependant, le VIH est assez « intelligent » et produit une protéine, Nef, qui empêche les cellules d'activer l'autophagie pour s’en débarrasser. De plus, le VIH possède un gène, CCR5, qui facilite l'entrée du virus dans la cellule.
Ces siARN ciblent à la fois Nef et CCR5
et, en réactivant l'autophagie et en réduisant la capacité du virus à infecter, vont permettre de réduire l'infection par le VIH.
Ce nanomédicament pourrait être appliqué par voie vaginale pour protéger contre la transmission sexuelle du VIH. Il a été conçu de manière à rester stable sans « fuite » de ARNsi dans l’environnement vaginal acide et de manière à libérer les ARNsi une fois à l’intérieur des cellules.
Le parcours est encore long avant de parvenir à une application clinique, et de prochaines recherches vont chercher à optimiser l’efficacité et la libération ciblée du nanomédicament. L’étude met cependant déjà l’accent sur l’importance du rôle de l’autophagie dans la protection de nos cellules contre les pathogènes,
ce qui suggère également, de nouvelles approches pour réduire aussi, la résistance aux antimicrobiens.
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