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VIOLENCE CONJUGALE : Elle blesse le cœur à perpétuité

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
AHA Scientific Sessions
Environ 1 femme sur 4 et près de 1 homme sur 10 déclarent avoir été victimes de violence sexuelle, de violence physique et/ou de harcèlement par un partenaire intime au cours de leur vie (Visuel Adobe Stock 334527797)

Environ 1 femme sur 4 et près de 1 homme sur 10 déclarent avoir été victimes de violence sexuelle, de violence physique et/ou de harcèlement par un partenaire intime au cours de leur vie. C’est vrai également chez les adultes jeunes qui, victimes de violence conjugale, pourraient encourir un risque cardiaque plus élevé, plus tard dans la vie, conclut cette étude d’une équipe de cardiologues de la Feinberg School of Medicine de la Northwestern University (Chicago). Ainsi, subir une expérience violente ne serait-ce qu'une seule fois avec un partenaire intime ou un membre de la famille peut augmenter le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque des années plus tard, démontre cette étude, présentée aux sessions scientifiques 2022 de l'American Heart Association.

 

La violence entre partenaires intimes est définie comme une violence ou une agression physique, émotionnelle ou mentale qui se produit dans le contexte d’une relation amoureuse et du fait d'un conjoint ou d'un partenaire amoureux actuel ou ancien. Cela inclut la violence physique, la violence sexuelle, le harcèlement et l'agression psychologique et/ou verbale. Il y a également intention de nuire au partenaire mentalement ou émotionnellement ou d'exercer un contrôle sur le partenaire.

 

Ce sont les femmes âgées de 18 à 34 ans qui connaissent les taux les plus élevés de violence conjugale.

Un lien de plus en plus évident entre la violence conjugale et les troubles cardiovasculaires

« Il existe un nombre croissant de preuves qui établissent un lien entre la violence conjugale et des résultats cardiovasculaires indésirables », confirme l’auteur principal, le Dr Kathryn Recto, chercheur à la Feinberg School of Medicine.

 

L’étude, longitudinale, Coronary Artery Risk Development in Young Adults Study (CARDIA), l’une des études les plus longues sur le sujet, a suivi les participants pendant près de 30 ans et analysé les données d’hospitalisations, d’interventions ambulatoires, de consultations externes, d’événements cardiovasculaires et plus largement des dossiers de santé, afin d’explorer si une exposition passée à la violence conjugale pouvait être liée à la santé cardiovasculaire, plus tard dans la vie. Les participants ont été invités à subir une évaluation de santé tous les 2 à 5 ans. Au cours de ce suivi de 28 ans, les chercheurs ont consigné de très nombreuses données et marqueurs de risque cardiaque, tels que la pression artérielle, le glucose, le cholestérol, les habitudes alimentaires, la composition corporelle, la toxicomanie, les résultats de tests IRM, la santé psychologique et les antécédents familiaux, ainsi que les problèmes de santé, y compris les problèmes cardiaques, le diabète de type 2 et l'apnée du sommeil, ou encore des résultats défavorables de la grossesse, les problèmes rénaux, les maladies du foie, les antécédents de cancer, les maladies respiratoires, la dépression et le décès. 4.300 participants ont également renseigné leur exposition à la violence domestique. L'analyse a enfin été ajustée pour tenir compte des facteurs de confusion possible.

L'analyse révèle que :

 

  • au moins une exposition à la violence conjugale au cours de l’année précédente est associée à une consommation d'alcool plus élevée ;
  • de même, l’exposition à la violence conjugale est associée à un tabagisme régulier ;
  • l’exposition à la violence entre partenaires intimes ou à la violence familiale est associée à un risque accru d'au moins 34 % d'événements cardiovasculaires et à un risque accru d'au moins 30 % de décès toutes causes ;
  • avoir subi plus d'un épisode violent avec un partenaire intime au cours de l'année précédente est également associé à un risque de décès accru de 34 %, toutes causes après ajustement pour les facteurs de risque cardiovasculaire ; le risque de décès est accru de 59 % chez ceux qui ont subi une violence familiale, de 34% en cas de violence subie d’un proche et de 26 % en cas de violence subie d’un inconnu ;

 

Pris ensemble, ces résultats suggèrent que la violence entre partenaires intimes est fortement liée à un risque plus élevé d'événements cardiovasculaires ou de décès prématuré, pour la vie. Ils appellent également à la mise en œuvre d’interventions tel que le dépistage systématique par les cliniciens de la violence conjugale, puis la surveillance plus rigoureuse du développement de maladies cardiovasculaires.

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