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VIOLENCE et MALTRAITANCE : Le risque de diabète est très accru pour les victimes

Actualité publiée il y a 8 mois 1 jour 15 heures
American Journal of Preventive Medicine
Quelle relation entre l’expérience ou l’exposition à la violence et à la maltraitance plus tôt dans la vie et le développement de la maladie métabolique ?  (Visuel Adobe Stock 571263993)

Quelle relation entre l’expérience ou l’exposition à la violence et à la maltraitance plus tôt dans la vie et le développement de la maladie métabolique ? Cette étude d’une équipe du Meharry Medical College (Nashville) pose la question, car elle relève en effet chez les victimes de violence conjugale ou les enfants victimes de maltraitance, un risque très accru de diabète de type 2 plus tard dans la vie. Un risque qui pourrait être favorisé par le stress. Ces conclusions, présentées dans l’American Journal of Preventive Medicine confirment un niveau élevé et stable du risque quels que soient l’origine ethnique et le sexe des victimes.

 

Ainsi, l'exposition à la violence tout au long de l'enfance ou de l'âge adulte multiplie par plus de 20 le risque de développer un diabète à l'âge adulte, avec un niveau de risque similaire chez les hommes et les femmes de différentes communautés ethniques. L’auteur principal, Maureen Sanderson, chercheur en médecine familiale et communautaire précise que : « de précédentes recherches ont établi un lien entre l'exposition à la violence interpersonnelle et un risque plus élevé de développer un diabète de type 2, cependant notre étude est la première à confirmer une association cohérente au sein d'une population large et diversifiée. De plus, l’étude établit la séquence temporelle entre l'expérience de la violence et le développement du risque de diabète au fil du temps ».

Un lien constant entre exposition à la violence et développement du diabète

De précédentes recherches avaient en effet établi un lien entre l'exposition à la violence, à des abus, ou à la maltraitance et un risque accru de stress psychosocial chronique, d'anxiété, de dépression et d'obésité.

 

L’étude analyse plus en détails la relation entre ces facteurs, en particulier l'obésité et le diabète à l'âge adulte à travers l’analyse des données de la Southern Community Cohort Study, une vaste étude portant sur un échantillon diversifié de plus de 25.000 participants interrogés à plusieurs reprises entre 2002 et 2015, sur l’exposition à la violence, la maltraitance, la négligence et les résultats de santé. L’analyse révèle que :

 

  • l’exposition à la violence conjugale et à la maltraitance à l’enfance -2 situations qui ont concerné 36 % et 32 %, respectivement, des participants-, augmente le risque de diabète à l'âge adulte de 20 à 35 % respectivement ;
  • ces formes de violence augmentent également le stress psychosocial, post-traumatique (SSPT) 2 facteurs qui peuvent favoriser l’augmentation du risque de diabète à l'âge adulte ;
  • enfin, connaître à la fois la maltraitance à l’enfance et la violence à l’âge jeune adulte, augmenté de 35 % le risque de développer le diabète, quels que soient le sexe ou l’origine ethnique.

 

Un contexte préoccupant : ces résultats interviennent alors que les taux de violence interpersonnelle, de détresse psychosociale et d'obésité augmentent, et particulièrement rapidement depuis la pandémie de COVID, relèvent les chercheurs.  

Ce constat selon lequel la violence interpersonnelle au cours de la vie s’avère associée à un risque considérablement accru de diabète appelle de toute urgence à mettre en œuvre des stratégies de prévention et d'intervention plus efficaces contre la violence conjugale et de la maltraitance des enfants.

 

Les professionnels de soins primaires devraient notamment tenter de mieux dépister, en consultation, leurs patients sur leurs expériences de maltraitance ou de négligence.

Poser quelques questions au patient peut être un début de réponse au stress chronique qui mène au diabète.

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