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ZIKA: Il persiste jusqu'à 181 jours dans le sperme

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 4 semaines
Eurosurveillance

Eurosurveillance, la revue du Centre européen de surveillance des maladies, nous propose une étude de cas, particulier, d’infection au virus Zika. Cette analyse montre une persistance « hors norme » du virus dans le sperme de ce patient, soit de 181 jours après l’infection, alors que la durée généralement admise était de 3 mois jusque-là. De nouvelles données qui incitent à revoir les recommandations de prévention de l’infection par voie sexuelle.

Les chercheurs de l'Université de Padoue (Italie) décrivent la dynamique du virus Zika chez ce patient âgé de 40 ans, qui de retour d'Haïti développe une fièvre et une éruption cutanée et qui par tests de laboratoire est diagnostiqué positif avec présence détectable du virus à 9 jours après les symptômes dans le plasma, à 15 jours dans les urines, à 47 jours dans la salive, mais à 181 jours dans le sperme.


Une implication pour la recherche : Le point remarquable de l'analyse est la très longue durée d'excrétion de l'acide nucléique viral dans le sperme puisqu'encore détectable dans le sperme à 181 jours après l'apparition des symptômes. En plus de l'être longtemps dans le sperme, l'ARN viral est détectable pendant une longue période, aussi, dans la salive. Il est donc urgent, écrivent les auteurs, de mieux comprendre les mécanismes de persistance du virus dans l'hôte humain, quels sont ses réservoirs cellulaires, et quels sont les mécanismes de clairance virale.

Une implication pour la prévention de l'infection par voie sexuelle : Sur la base de ces résultats d'analyse, le patient a été informé sur le risque de transmission sexuelle du « ZIKV » et sur la nécessité d'adopter des pratiques sexuelles les plus sûres. Depuis son infection, le patient est suivi chaque semaine pour évaluation clinique et le suivi est toujours en cours au moment de l'étude, la dernière évaluation étant celle effectuée 181 après l'apparition des symptômes. Les données liées à ce cas suggèrent donc un risque de transmission sexuelle très prolongé. Cependant, il reste à vérifier si la présence de cet ARN viral signifie la présence de virus infectieux ou n'est en fait, qu'une « trace » d'infection passée.

Des recommandations à revoir : La recommandation actuelle des US Centers for Disease Control and Prevention est un délai de 6 mois minimum d'observation après le début des symptômes, avant la conception. L'Organisation mondiale de la santé a publié en juin ses recommandations, et conseillé aux voyageurs masculins qui reviennent de zones de transmission d'adopter des pratiques sexuelles plus sûres et attendre au moins 8 semaines et 6 mois en cas de symptômes avant d'essayer de concevoir.

Ces nouvelles données engagent à allonger ces délais de précaution.


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