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ARRÊT du TABAC: 3 mois d'abstinence pour retrouver sa dopamine!

Actualité publiée il y a 7 années 6 mois 4 semaines
Biological Psychiatry

La dopamine est une substance chimique clé impliquée dans la récompense et la dépendance. Après l’arrêt du tabac, 3 mois sont nécessaires à la normalisation des systèmes de dopamine, estime cette équipe de l'Université de Lübeck (Allemagne). Des données présentées dans la revue Biological Psychiatry en forme d’encouragement mais qui suggèrent l’intérêt de développer des médicaments permettant de normaliser plus rapidement le système de la dopamine chez les fumeurs.

Car si ces chercheurs estiment à 3 mois, le délai de remise à la normale des niveaux de dopamine, ils rapportent donc aussi le développement, avec le tabagisme, de déficits de la dopamine. Ils suggèrent ainsi que ces déficits sont bien une conséquence d'une dépendance à la nicotine, plutôt qu'un facteur de risque de tabagisme.


L'auteur principal, le Dr Lena Rademacher, chercheur à l'Université de Lübeck rappelle que certains patients présentent une susceptibilité à la dépendance, et que les circuits du cerveau impliquant la dopamine peuvent être impliqués : les médicaments anti-dépendance libèrent de la dopamine et la dépendance à la nicotine est associée à des anomalies dans le système de la dopamine. Cependant la question qui subsiste, quel que soit le type de dépendance est le sens de la relation : est-ce la dépendance ou la substance qui induit ce déficit ou est-ce le déficit qui crée la dépendance.

Une diminution de la capacité de production de dopamine chez les fumeurs : les chercheurs ont donc examiné la fonction de la dopamine chez 30 fumeurs chroniques avant et après l'arrêt du tabac, et 15 témoins non-fumeurs, en utilisant la tomographie par émission de positons (TEP) ou PET scan. Cette technique d'imagerie a permis de mesurer un score de capacité de production de dopamine chez les participants. Les 15 fumeurs qui ont réussi à s'arrêter à long terme repassé un scan après 3 mois d'abstinence. L'analyse initiale révèle,

· une réduction de 15 à 20% de la capacité de production de dopamine chez les fumeurs vs non-fumeurs,

· alors que les chercheurs s'attendaient à la persistance de cette déficience même après l'abandon du tabac, tel un marqueur de vulnérabilité à la dépendance à la nicotine, ils constatent une normalisation progressive des niveaux de dopamine.

La capacité de synthèse de la dopamine rétablie par l'abstinence : ainsi, si le rôle de la dopamine dans la vulnérabilité à la dépendance à la nicotine ne peut être exclu, ces données suggèrent que la fonction altérée de la dopamine chez les fumeurs est plutôt une conséquence de la consommation de nicotine plutôt que la cause du tabagisme

Enfin, en pratique, pour les fumeurs qui souhaitent arrêter, ces données suggèrent que les 3 premiers mois sont une période particulièrement sensible et à risque de rechute, en partie en raison de la persistance de ces déficits de la dopamine. Cette observation suggère l'intérêt de cibler ces déficits avec de nouveaux traitements, ou par le sport, facteur aussi de production de dopamine.

August 1, 2016 DOI: 10.1016/j.biopsych.2015.11.009 Effects of Smoking Cessation on Presynaptic Dopamine Function of Addicted Male Smokers

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