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DÉVELOPPEMENT: Et si la mauvaise conduite se lisait dans le cerveau?

Actualité publiée il y a 7 années 9 mois 1 jour
Journal of Child Psychology and Psychiatry

Cette étude d’imagerie (IRM) identifie en effet des différences entre les scans de cerveaux d’adolescents « mal élevés », présentant des troubles sévères du comportement et ceux d’adolescents au comportement normal. Une différence structurelle dans l'épaisseur corticale qui suggère que des changements dans le développement du cerveau peuvent contribuer à ces troubles de la conduite. Si les auteurs n’identifient pas ici les causes de ces différences cérébrales, ils rappellent le haut degré de plasticité du cerveau, sa capacité à s’adapter en réponse à des facteurs externes et donc l’espoir que le cerveau puisse revenir à ses dimensions normales, dans de meilleures conditions.

Les chercheurs de l'Université de Southampton, de Cambridge, de Rome, du Centre Martinos for Biomedical Imaging de Boston, de Harvard, de l'Université de Gand, de Columbia et de Bologne ont mené cette étude multicentrique pour comparer la structure du cerveau de 95 garçons adolescents, âgés de 13 à 21 ans, présentant des troubles de la conduite, caractérisés par des comportements violents et perturbateurs, et de 75 garçons à comportement « normal » (témoins). Les chercheurs ont pris en compte l'âge, le Q.I., la taille globale du cerveau, la présence éventuelle d'un TDAH (trouble du déficitde l'attention avec hyperactivité).


L'analyse constate une correspondance entre l'épaisseur de la couche externe du cerveau et la prévalence de ces troubles de la conduite.

Ø Précisément, les garçons et les jeunes hommes souffrant de troubles de la conduite datant de l'enfance avaient un motif distinct d'épaisseur corticale, avec des variations d'épaisseur dans les 4 zones du cortex, frontal, pariétal, temporal et occipital.

Ce modèle n'est pas retrouvé chez les garçons au comportement « normal », ou ayant développé des troubles de la conduite à partir de l'adolescence.

Ces résultats valent toujours, après prise en compte des facteurs de confusion.

Les chercheurs concluent que :

- les troubles de la conduite, que ce soit chez l'enfant ou l'adolescent sont associés à des changements dans le développement du cerveau.

- Ces changements, observables à l'IRM suggèrent l'importance des facteurs neurobiologiques, dans le développement de ces troubles.

- Pouvoir observer ces changements à l'imagerie va permettre de tester des traitements ou la réponse au traitement, dans la prise en charge de ces troubles.

- Les différences de structures observées montrent également que l'âge auquel ces troubles se développent est important.

Cependant, les chercheurs précisent que les fondements biologiques de ces différences visibles d'épaisseur corticale restent mal compris et qu'en comprenant mieux les causes neurobiologiques, il sera alors possible de trouver de nouvelles cibles et de nouveaux traitements.

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